Review: Once Upon a Time « the Heart of the Truest Believer »

Once Upon a Time (c) ABC Studios

Once Upon a Time (c) ABC Studios
Jared Gilmore (Henry Mills)

Beaucoup de séries ont fait leur grand retour (on vous parlait de Revolution la semaine dernière), ou ont fait leurs  premiers pas (on vous parlait également d’Agents of SHIELD) sur nos écrans ce mois-ci. Once Upon a Time revient pour sa troisième saison, quelques jours avant le lancement de son spin off Once Upon a Time in Wonderland. La saison 2 s’était achevée sur la disparition / enlèvement du jeune Henry (Jared Gilmore) au nez et à la barbe de sa famille, Snow (Ginnifer Goodwin), Charming (Josh Dallas), et de ses mères Emma et Regina (Lana Parilla). 

Comme c’est la très grande mode en ce moment dans beaucoup de séries, l’épisode s’ouvre sur un flashback. Celui-ci remonte à la naissance de Henry, au moment où Emma met son fils au monde et refuse ne serait-ce que de le regarder parce qu’elle sait qu’elle doit s’en séparer. Rappelons qu’à cette époque, la jeune femme est en prison, et même si elle peut choisir de garder son enfant, la solution la plus commode reste quand même de laisser l’enfant se faire adopter par des gens qui ne sont pas en prison. Après cette petite digression émouvante mais pas forcément très utile, on replonge rapidement dans l’action avec le bateau du capitaine Crochet voguant vers Neverland sur une mer agitée.

Jusqu’ici, Once Upon a Time ne s’était pas imposée comme une série très drôle, mais quelques bonnes répliques sont échangées au cours de cet épisode, comme notamment lorsque Regina secoue un peu Snow et Charming en leur expliquant que changer le monde avec de l’optimisme, des bisous et des autocollants en forme de licorne (véridique !) était voué à l’échec. Enfin une personne qui ose dire ce que beaucoup parmi les spectateurs pensent tout bas ! Il était temps ! Seulement, dans le petit monde manichéen de Once Upon a Time tout ce qui sort de la bouche d’un « méchant » n’est pas une parole sage, par opposition à ce que pourrait dire un « gentil ». Pourtant, même si cette identification hyper näive du « bien » et du « mal » qui avait eu tendance à me gonfler dans la saison précédente, les choses tendent à prendre un peu plus de nuances – et pour une saison 3, j’ai envie de dire que c’était la moindre des choses parce que le temps commençait à devenir vraiment long… Une prise de conscience qui se traduit également chez Emma, qui s’était laissée contaminer par l’optimisme mièvre-guimauve écoeurant sur le long terme de ses parents: non, le Bien de triomphe pas toujours. Espérons que les choses continuent sur cette lancée…

Autre personnage que j’attendais avec cette reprise: Rumplestiltskin (Robert Carlyle). Je n’ai jamais caché mon enthousiasme concernant son jeu d’acteur, et une fois encore je n’ai pas été déçue. C’est à mon sens l’un des rares bons acteurs de cette série (avec Anna Parilla et Colin O’Donoghue, pour ne parler que du cast récurrent), et chacune de ses apparitions est un régal. La manière dont il envoie bouler tout le monde et quitte le bateau pour retrouver Henry seul était à la fois inattendue et magistrale, avec une petite note de « fuck this, I’m out » et de « vous êtes vraiment trop limités, vous me retardez ». Et comment lui en vouloir de planter tout le monde quand on voit la belle brochette de bras cassés dont il est flanqué ? Non, sincèrement ? Je serais partie aussi de mon côté (ou avec Crochet, parce que lui peut être très utile).

Les motivations du personnage restent une nouvelle fois dissimulées. Ses vêtements sont de retour, sa canne disparue. On retrouve avec plaisir ses tics de langage affectueux destinés à tromper la vigilance des plus naïfs. Robert Carlyle maîtrise à un stade encore plus avancé le caractère de son personnage et parvient même à rendre le Dark One carrément touchant lorsque sa vulnérabilité ressort après que l’un des Garçons Perdus lui ait donné un jouet que l’on devine avoir appartenu à Neal… Tout est presque millimétré dans son interprétation, et au milieu des nombreuses approximations produites par les autres membres du casting, Carlyle sauve les meubles à lui tout seul. Et rien que pour ça, il mériterait un calin.

Restée sur le bateau de Crochet avec ses parents, Emma prend la tête de l’équipe de bras cassés d’une manière assez intéressante. Apparemment, il semble qu’après deux saisons, elle ait réussi à formuler ce qui agaçait profondément pas mal de spectateurs: se forcer à être bon juste pour dire que l’on est bon et qu’on se comporte rien ne sert à rien, surtout si cela signifie aller contre sa véritable nature (on appréciera là encore l’espèce de pseudo-déterminisme de base qui implique qu’on nait « bon » ou « méchant » et qu’on y peut rien). Tous les talents seront nécessaires pour retrouver Henry, et cela signifie que si chacun fait semblant d’être ce qu’il n’est pas, ça ne fonctionnera pas. Emma fait une belle démonstration de sa force et de ses qualités de meneuse, même si le moment où elle conclut qu’elle doit se jeter à l’eau en pleine tempête m’amène à sérieusement remettre moi-même en cause la première partie de cette phrase… cependant, ça fonctionne.

Du côté de Henry justement, on l’avait retrouvé assez rapidement en début d’épisode avec ses deux ravisseurs Greg et Tamara. Rapidement, on nous débarrasse de ces deux personnages pas franchement intéressants qui en plus se sont bien faits avoir par celui auprès duquel ils prenaient leurs ordres. Henry, qui a réussi à leur échapper, échappe également aux Garçons Perdus armés et franchement inquiétants, avant de rencontrer un garçon seul dans les bois qui a l’air de se cacher des mêmes poursuivants… La ficelle est super grosse, mais j’ai quand même attendu un peu avant de condamner ce rebondissement, parce qu’au final j’ai trouvé qu’aussi prévisible qu’ait pu être l’identité de ce garçon, faire de Peter Pan un maître de la manipulation plutôt qu’un jeune garçon gai et amical avait quelque chose de génial, surtout de la manière dont ça avait été fait. Parce qu’autant, son identité n’a pas été difficile à trouver… mais son heel-turn, ça, c’était difficile à prévoir !

Côté effets spéciaux, on use et abuse plus que jamais des fonds verts avec incrustations de mauvaise facture. Qu’il s’agisse de la forêt ou des scènes sur le bateau de Crochet, le résultat est franchement médiocre sur certains plans, et pour une série qui possède un budget de cette ampleur, c’est assez incompréhensible…

Rating: ★★☆☆☆
Avis: J’ai au final assez peu parlé du contenu de l’épisode parce que je n’y ai pas trouvé grand chose. Ce season premiere était bien fade en comparaison de la clôture de la saison précédente, et pratiquement aucun élément n’a été donné en rapport avec ce que l’on savait déjà. Au lieu de ça, et comme ils le faisaient déjà avec Lost, les scénaristes se contentent d’en rajouter encore et encore dans les rebondissements et les arrivées de nouveaux personnages en laissant de côté des éléments importants ou des pistes qui pourtant sont nécessaires pour ne pas perdre les spectateurs en route. Je pense notamment à Aurora qui renonce bien facilement à essayer de contacter Henry pendant son sommeil sans que cela ne soit explicité à aucun moment, mais les exemples pourraient être nombreux. De nouveaux personnages arrivent, d’autres – inutiles – meurent (Greg & Tamara)… le résultat est un chassé-croisé étourdissant; suffisamment pour faire perdre le fil même aux plus fervents défenseurs de Once Upon a Time

Originaire de Livingston au Royaume-Uni, elle est diplômée d’un Bachelor degree en Communication et d’un Master de Commerce obtenu en France. Assistante de production dans un laboratoire audiovisuel britannique le jour, elle consacre la plupart de ses nuits au visionnage de séries et films en tous genres et s'est mis en tête de voir tous les Musical présentés à West End.

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