Preview: Orphan Black

Orphan Black (c) BBC America / Space Network

Orphan Black (c) BBC America / Space Network
Tatiana Maslany (Sarah Manning… &co)

Si vous n’êtes pas très porté(e)s sur les séries parlant de conspirations, de pratiques médicales un peu limite et de clonage, vous êtes sans doute passés à côté d’Orphan Black, la nouvelle série américaine / canadienne de science-fiction créée par Graeme Manson (Cube, Endgame – dont on vous reparlera) et John Fawcett (Spartacus, Flashpoint…) et diffusée sur BBC America. La première saison s’est achevée en juin dernier outre-atlantique et débutera ce soir dès 22h20 sur Numéro 23.

Face à des audiences vraiment satisfaisantes – 1.03 millions de téléspectateurs pour le series premiere, et une moyenne de 720.000 téléspectateurs par épisode – une seconde saison a été commandée et sa diffusion débutera en avril 2014. On pourrait également parler de l’incroyable barouf qu’a engendré la série sur les réseaux sociaux à coups de fan arts originaux ou de productions diverses, ou la couverture live incroyable déployée au moment du San Diego Comic Con, où le casting avait fait le déplacement. De la même manière, les community managers de la série ne cessent de trouver des moyens originaux de maintenir les fans (les membres du « Clone Club », tels qu’ils se sont baptisés ^^) dans l’attente de la saison 2, le tout sans spammer nos newsfeeds avec des conneries (ce qui n’est pas le cas – pour ne citer qu’eux – sur des séries comme SupernaturalNikita ou Revenge qui rivalisent de platitudes dans l’espoir de faire réagir les fans et de booster leur pagerank…).

Indépendamment des chiffres, la série mérite vraiment que l’on s’y attarde. Orphan Black nous propose de suivre les péripéties de Sarah Manning (Tatiana Maslany), une nana un peu paumée, orpheline de naissance ayant perdu la garde sa fille faute de situation personnelle stable. A première vue, on pourrait s’attendre à un drama bien prévisible et reprenant toutes les ficelles du genre, mais il n’en est rien et on nous fait très rapidement entrer dans le vif du sujet – et non dans le vide – dès les premières scènes. Exit les errances scénaristiques pour montrer que cette PAUVRE héroïne est malheureuse mais que cela ne l’empêche pas d’être une battante parce qu’elle a un but dans la vie et qu’elle veut s’en sortir toute seule. Non, Orphan Black ne laisse aucune place aux clichés et nous donne des nouveautés à la pelle !

La vie de Sarah vie bascule irrémédiablement après qu’elle ait vu une femme se suicider sous un train sous ses yeux. Jusque là, rien de bien extraordinaire au niveau de l’histoire parce que n’importe qui serait tourmenté par un suicide vécu « en direct ». Seulement, la suicidaire en question n’était pas n’importe qui et ressemblait trait pour trait à Sarah. C’est de là que part l’histoire. On se demande où les scénaristes cherchent à nous emmener, on nous ballote de fausse piste en fausse piste au point de nous donner la nausée mais au final, on se laisse faire, on se sent incroyablement mal pour cette héroïne malgré elle… et on en redemande. On souhaite en savoir d’avantage, voir… et comprendre. Le suicide de cette « jumelle » fournit à Sarah une porte de sortie: sa vie est misérable, elle livre de la drogue pour un voyou notoire et tente désespérément de récupérer sa fille placée en famille d’accueil. Alors cette Beth Childs à la vie visiblement parfaite, au sac à main laissant entendre qu’elle est elle-même parfaite… qui en plus lui ressemble… c’est suffisamment tentant pour que Sarah se lance à l’aveuglette en assumant l’identité de la défunte et en jouant la comédie auprès de son petit-ami (Dylan Bruce). Au départ juste le temps de vider son compte en banque et de disparaître dans la nature pour démarrer une nouvelle vie avec sa fille Kira (Skyler Wexler). En tout cas, c’est ce qui était prévu à la base.

Mais il ne s’agit pas seulement d’un échange de vie comme on en a tant vu ces dernières années (le plus récent étant Ringer, diffusé sur ABC Network): Sarah ne fait pas que voler la vie de Beth et se retrouve de fait embarquée dans une histoire à facettes multiples avec lesquelles elle a du mal à se retrouver. Rapidement, la bombe est lâchée: Sarah et Beth sont des clones. Et elles ne sont pas seules…

Tatiana Maslany a une présence assez étrange à l’écran et donne vie à chacun des personnages qu’elle incarne comme s’ils étaient joués par des actrices différentes, comme si chacun d’eux existait réellement et possédait sa propre manière de s’exprimer, sa manière de bouger, etc… On ne pourra pas vous dire d’entrée combien de personnages la jeune actrice incarne dans Orphan Black et l’on restera le plus possible dans le vague pour ne rien spoiler de l’intrigue ambitieuse autour de laquelle s’articulent les 12 épisodes de cette première saison. Ce que l’on peut vous dire en revanche,  c’est que si personne n’a eu la présence d’esprit de nominer la jeune actrice aux Emmys au regard de sa performance dans Orphan Black, pour moi – nous – il était clair qu’elle aurait mérité une récompense tant elle a été bluffante dans tous les rôles incarnés dans cette série !

Rating: ★★★★½
Avis: Les histoires de clones offrent rarement autant de diversité, aussi bien au niveau du scénario que de la liberté qu’on le(s) acteur(s) incarnant le(s) clone(s). Orphan Black a tenu son pari dans les deux cas, avec une histoire qui offre de vrais rebondissements (et non l’éternel « oui mais en fait, ce n’était pas moi, c’était mon clone huhuhu »…) et une jeune actrice hyper talentueuse dans le rôle titre. Si je ne devais conseiller qu’une seule série pour l’année 2013, ça serait Orphan Black. Sans aucune hésitation !

Diplômée en Marketing / Communication et en Médiation culturelle, elle est Editrice Web et Geek à temps plein pour Britishg3eks comme dans la vie réelle. Rompue à l’exercice du reviewing et de la traduction dans le domaine du sports entertainment, passionnée de jeu de rôle et de street art, mauvaise guitariste et longboardeuse débutante, elle parcourt l'Europe et arpente villes et festivals un appareil photo à la main.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *