Review: Shaun of the Dead (2004)

Shaun of the Dead (c) Universal Pictures

Shaun of the Dead (c) Universal Pictures
Simon Pegg (Shaun), Kate Ashfield (Liz) et les survivants

A l’occasion de la 14ème éditon des Utopiales, nous avons pu assister à la projection de Shaun of the Dead, dans le cadre d’une carte blanche laissée au scénariste Max Brooks (Saturday Night Live, the Great Wall, World War Z – et bientôt World War Z 2) qui figurait parmi les invités de cette année. Réalisé par Edgard Wright (Asylum, Hot Fuzz, Scott Pilgrim…), et écrit en tandem avec Simon Pegg (Paul, the World’s End, et bientôt dans Kill me three times), Shaun of the Dead est sorti en 2004 sur les écrans britanniques et américains, et en 2005 en France. 

Shaun of the Dead, c’est un film de zombies réalisé par deux types qui aiment les films de zombies, comment en témoignent les références multiples à des films cultes du genre comme Night of the Living Dead (1968) ou encore Dawn of the Dead (1978). Le tandem Pegg / Wright avait déjà créé ensemble quelques années plus tôt Spaced, une série britannique dans laquelle Simon Pegg jouait déjà aux côtés de Jessica Hynes et Nick Frost (qui incarnent respectivement sa petite-amie et son meilleur ami dans le film). Shaun of the Dead fait écho au scénario de l’un des épisodes de cette série où le personnage de Tim (incarné par Simon Pegg) sous l’influence conjuguée de méta-amphétamines et du jeu vidéo Resident Evil 2 avait des hallucinations qui l’amenaient à croire qu’il devait empêcher une invasion de zombies. Le film est clairement loin d’être aussi drôle que cet épisode, mais je n’ai malgré tout pas été déçue ! J’avais déjà adoré cette série au moment de sa première diffusion, et l’optique de renouer avec une oeuvre tout droit sortie de l’imagination de ces deux-là avait quelque chose de rassurant vis à vis des craintes que pouvaient m’inspirer Shaun of the Dead.

J’ai toujours un peu de mal avec les films qui se veulent parodiques parce qu’ils ont souvent tendance à vraiment tout miser sur l’humour au détriment de tout le reste, à savoir que si l’histoire tient sur un ticket de métro ou en 10 mots, ce n’est pas grave tant que les spectateurs rient de blagues potaches ou un peu trash et que ça parle suffisamment de cul pour fédérer l’audience (on s’abstiendra de citer les Scary Movie…). Shaun of the Dead m’a longtemps fait peur, et il aura fallu un passage aux Utopiales pour que je me décide à enfin le voir. Dans ce cas précis, c’était doublement complexe pour la raison citée juste avant, mais également parce que les films de zombies n’ont que trop rarement de l’épaisseur, à l’exception faite de 28 days later et 28 weeks later, qui étaient quand même plus que convaincants dans leur genre, autant niveau histoire, psychologie des personnages – zombies inclus – et effets spéciaux.

shaun of the dead

À presque 30 ans, Shaun ne fait pas grand-chose de sa vie. Entre l’appart qu’il partage avec ses potes et le temps qu’il passe avec eux au pub, Liz, sa petite amie, n’a pas beaucoup de place. Elle qui voudrait que Shaun s’engage, ne supporte plus de le voir traîner. Excédée par ses vaines promesses et son incapacité à se consacrer un peu à leur couple, Liz décide de rompre. Shaun est décidé à tout réparer, et tant pis si les zombies déferlent sur Londres, tant pis si la ville devient un véritable enfer. Retranché dans son pub préféré, le temps est venu pour lui de montrer enfin de quoi il est capable…

[ Allociné ]

Le début du film reprend les codes connus de la comédie romantique (je vois des gens grincer des dents, mais c’est bien ce dont il s’agit ^^), avec le presque trentenaire incapable de s’engager, qui passe son temps à boire des bières avec ses potes et néglige un peu sa copine. Shaun (Simon Pegg) est un homme prisonnier de sa routine, qui vit en colocation avec son meilleur ami Ed (Nick Frost), prototype du paresseux oisif et fainéant. Ne supportant plus la situation et le manque d’ambition de Shaun, sa petite amie Liz (Kate Ashfield) met un terme à leur relation. Lorsque Shaun décide de rejoindre son ex petite-amie pour lui prouver qu’il peut faire quelque chose d’utile et sauver tout le monde, on se doute que c’est à partir de là que tout va commencer à déraper… et qu’on va commencer à rire.

Dans Shaun of the Dead, les zombies sont assez classiques, lents, poussant des râles peu ragoutants, vous dévisagent avec leurs yeux blancs juste avant d’essayer de vous bouffer. Dépourvus de la moindre parcelle d’intelligence ou même d’esprit pratique, ils sont assez simples à contrer et à éviter tant qu’ils ne sont pas en surnombre. Dès le début du film, les premiers zombies se fondent parfaitement dans la masse et ne se font pas remarquer: ils sont en petit nombre, en plein Londres, mais sont toujours aperçus de loin, ignorés, ou considérés comme des gens bizarres que l’on n’a pas envie d’approcher. Coincés dans leur routine, les personnages principaux – et Shaun, notamment – ne perçoivent pas tout de suite le changement qui s’opère, si bien que lorsque tout le monde constate la présence de zombies, il est déjà trop tard… A partir de là, les moments un peu sanglants ou sombres sont certes sanglants et sombres, mais on ne perd jamais de vue le fait qu’il s’agit avant tout d’une comédie… et on rit (!) en oubliant qu’il s’agit de zombies et que tout le monde peut mourir s’il fait une mauvaise rencontre avec un zombie.

Le film est un défilé permanent de zombies avec quelques scènes en mode shoot them all – dont une mémorable avec Queen en fond sonore et éclatage de zombies au rythme de la musique. Les personnages secondaires n’ont pas une importance fondamentale et dès qu’ils sont mordus, on les oublie assez rapidement, peut-être à l’exception de Barbara (Penelope Wilton), la mère de Shawn, pour laquelle la décision de la tuer juste après son réveil dans la peau d’un zombie soulève un débat houleux au sein du groupe de survivants.

Rating: ★★★☆☆
Avis: Combiner efficacement comédie romantique, gags potaches et zombies était un pari risqué, et sur le papier ça paraissait assez spécial d’entrée de jeu… pour ne pas dire difficile (ou complètement fou). Le tout est accompagné de quelques blagues pas toujours très drôles, avec quelques-unes qui tombent relativement à plat dans certaines scènes, mais le film est malgré tout drôle et se laisse regarder avec plaisir.

Originaire de Livingston au Royaume-Uni, elle est diplômée d’un Bachelor degree en Communication et d’un Master de Commerce obtenu en France. Assistante de production dans un laboratoire audiovisuel britannique le jour, elle consacre la plupart de ses nuits au visionnage de séries et films en tous genres et s'est mis en tête de voir tous les Musical présentés à West End.

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