Review: the Avengers (1961 – 1969)

the Avengers (c) ITV / ABC

the Avengers (c) ITV / ABC
– diffusée entre 1961 et 1969 & à partir de 1977 en France –

Notre mois thématique « spécial vieilles séries » se poursuit avec the Avengers – Chapeau Melon et Bottes de cuir, pour la version française – une série bitannique d’espionnage relatant les aventures d’un binôme d’espions britanniques. La série a été créée par Sydney Newman (Doctor Who…) et adaptée pour la télévision par Brian Clemmens (Alfred Hitchcock presents, Bugs, Highlander…) et Albert Fennel (the Professionals…).

La série se compose de 7 saisons pour un total de 161 épisodes (dont un peu plus de 100 en noir et blanc), et a été diffusée entre janvier 1961 et mai 1969 sur ITV, à partir de 1977 sur l’ORTF, puis sur M6 à partir de 1990 et enfin sur Arte à partir de 2001.

The Avengers est une série culte sur pas mal de plans, que l’on s’intéresse à sa notoriété même après son annulation ou au fabuleux tremplin qu’elle a constitué pour certains de ses interprètes (Diana Rigg, qui était presque inconnue avant la série; Patrick MacNee, qui a gagné en notoriété grâce à la série et dont tout le monde reconnaît la fossette même de ce côté-ci de la Manche). Il est même assez étonnant que personne n’ait envisagé un remake de la série un peu à la manière de celui dont a bénéficié Doctor Who en 2005…

Pour moi, the Avengers était le rituel de fin d’après-midi du dimanche. C’était l’occasion de suivre les aventures de ces deux espions anglais, et – très souvent – de finir planquée derrière un coussin parce que certaines situations étaient un peu trop angoissante pour la gamine que j’étais à l’époque. J’ai suivi avec attention les aventures de Steed et envié le courage et la détermination d’Emma Peel, qui a constitué pour moi la première figure de femme forte et indépendante, par opposition à la potiche qui hurle en permanence pour être secourue par le héros. Et franchement ? C’était agréable de pouvoir s’identifier à un personnage capable de se prendre en main et de se rendre utile lorsqu’il le fallait – le besoin d’identification est assez exacerbé chez les jeunes enfants; ceci explique sans doute cela…

Ca parle de quoi ?

Les aventures de deux agents des Services Secrets britanniques : chapeau melon pour John Steed, et bottes de cuir pour Emma Peel. Un duo peu ordinaire, qui doit déjouer des plans diaboliques et résoudre des énigmes difficiles.

[ Allociné ]

John Steed est britannique jusqu’au bout des doigts de pieds et combine pas mal de clichés associés (thé, costume impeccable, parapluie et melon, excès de flegme…). En tant qu’agent d’élite, il est amené à enquêter sur des affaires complexes allant des assassinats aux éléments étranges, en passant par des détournements de secrets d’état ou de formules chimiques secrètes. Concrètement, il est un peu l’homme à tout faire au service de l’Empire britannique. Dans la mesure où la tâche est difficile, il collabore avec un partenaire – toujours féminin – qui l’aide de bien des manières à mener à bien les missions qui leur sont confiées.

Les partenaires en question se sont succédées au fil des saisons, mais toutes n’ont pas laissé la même emprunte sur la série. Honor Blackman, qui incarnait l’anthropologue Cathy Gale et Diana Rigg, qui incarnait Emma Peel ont été des partenaires de choix à la mesure de l’imposant Patrick MacNee, et capable d’incarner des figures féminines fortes et indépendantes. Ce n’est malheureusement pas le cas de Linda Thorson, qui incarna la dernière partnenaire de Steed, la très irritante et très cruche Tara King, qui m’a relativement laissée de marbre en plus de m’exaspérer profondément – pour rester polie. Sans doute parce qu’elle constituait la troisième version de la relation « Steed + une femme = relation ambigüe » et que les scénaristes ont peut-être un peu trop forcé la main sur la tension sexuelle et sur tout détail permettant de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse. Si les intrigues devenaient meilleures et plus abouties au fil des épisodes, cette partenaire a contribué à rendre la fin de la série vraiment pénible en ce qui me concerne… alors que de manière plus générale, en France aussi bien qu’au Royaume-Uni, le personnage était vraiment très apprécié.

Une OST évolutive (et jazzy !)

L’autre bon point pour cette série, c’est son OST, avec un thème principal composé par Laurie Johnson qui est parfois repris avec quelques modulations ou variations de rythme en fonction des ambiances de certaines scènes. Un thème retravaillé à chaque changement de partenaire, avec les ajouts successifs de percussions (Emma Peel – saison 4) et de cuivres (Tara King – saison 6).

Quand les Avengers font des petits

Fort heureusement, les aventures des Avengers ne se sont pas stoppées tout de suite après son annulation en mai 1969 faute de moyens financiers suffisants pour continuer la production. The New Avengers est la première séquelle de the Avengers et est diffusée entre 1976 et 1977, avec un total de 26 épisodes répartis en deux saisons. Considérée comme la suite de la première série et non comme une série à part entière, elle met en scène le même John Steed (toujours incarné par Patrick MacNee) fait office de mentor à ses deux coéquipiers, Mike Gambit (Gareth Hunt), un agent d’élite maîtrisant toutes sortes d’arts martiaux et Purdey (Joanna Lumley), une ancienne ballerine combinant à peu près tous les talents des anciennes partenaires de Steed. La série était surtout à une tentative de passage de flambeau à un héros plus jeune, dans la mesure où MacNee était alors âgé de 53 ans et considéré comme plus vraiment apte à réaliser lui-même ses cascades et scènes de combat. Pour ne pas complètement perturber les téléspectateurs en leur imposant un trio, les scénaristes sont revenus aux intrigues mêlées de science-fiction qui avaient tant marché à l’époque où Diana Rigg incarnait la partenaire de Steed. Un « retour aux sources » apprécié des fans, mais qui n’a pas débouché sur une troisième saison en raison des problèmes financiers des studios produisant la série. Plusieurs tentatives de résurrection de la série ont suivi mais n’ont jamais réellement débouché sur quelque chose de concret faute d’accords financiers satisfaisants entre toutes les parties concernées.

Les Avengers ont également connu de beaux jours sur papier tout au long des 1960’s puis dans les 1990’s, à travers une assez longue liste de romans écrits par des auteurs comme Douglas Enefer (the Avengers), John Garforth (the Floating Game, the passing of Gloria Munday…) ou encore John Peel (Too many targets, mais également connu pour des novelisations de Doctor Who, Star Trek…); de même que sous forme de comics (John Steed and Mrs. Peel…).

La dernière séquelle en date et probablement la plus décevante reste sans doute cet horrible film the Avengers sorti en 1998, réalisé par Jeremiah Chechik (Burn Notice, Chuck, Helix…) et écrit par Don MacPherson (the Dark Angel, Fleming…), avec dans les rôles principaux Ralph Fiennes et Uma Thurman. En plus de s’être révélé un véritable flop, le film s’est également attiré les foudres des fans qui n’ont pas été dupes des décors moches, des effets spéciaux relativement cheap, de la photographie dégueulasse […] et qui ont donc pu mesurer avec horreur l’étendue du massacre des personnages qu’ils aimaient tant, l’absence de cet humour caractéristique des échanges entre Steed et Emma Peel, de même que le ridicule du méchant de l’histoire.

Rating: ★★★★★
Avis: the Avengers a été ma toute première série « sérieuse » qui ne faisait intervenir ni des ados, ni des stéréotypes (dans le genre de ceux fréquemment rencontrés dans les séries AB productions, notamment), et qui n’était pas animée. J’en ai toujours gardé une fascination assez difficile à décrire et un souvenir très vif, et le re-visionnage nécessaire à la rédaction de cette review n’a pas altéré la puissance du souvenir: j’ai frissonné de la même manière, ri de bon coeur aux blagues de Steed, été capable de résumer le contenu de l’épisode et son dénouement de mémoire après n’en avoir visionné que 5 minutes (à peine…)… 20 ans après, c’est toujours aussi savoureux ! Si vous ne connaissez pas cette série, franchement n’hésitez pas à sauter le pas.

Diplômée en Marketing / Communication et en Médiation culturelle, elle est Editrice Web et Geek à temps plein pour Britishg3eks comme dans la vie réelle. Rompue à l’exercice du reviewing et de la traduction dans le domaine du sports entertainment, passionnée de jeu de rôle et de street art, mauvaise guitariste et longboardeuse débutante, elle parcourt l'Europe et arpente villes et festivals un appareil photo à la main.

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