Review: the Saint (1962 – 1969)

the Saint (c) ITV

the Saint (c) ITV
– diffusée entre 1962 et 1969 & à partir de 1964 en France –

Basée sur les romans de l’auteur britannique Leslie Charteris, the Saint (le Saint, en VF) est une série britannique d’espionnage dans laquelle un Robin des Bois des temps modernes joue les redresseurs de torts et dérobe aux riches mais garde le butin pour lui. Produite par Robert S. Baker (Gideon’s Way, the Persuaders…), la série a été diffusée entre octobre 1962 et février 1969 sur ITV. En France, la série a été diffusée à partir de 1964 sur la deuxième chaîne de l’ORTF, puis sur M6.

Avant de voir James Bond dans nos salles de cinéma, il y avait Simon Templar (incarné par Roger Moore) dans notre télévision. Les aventures du Saint s’étalent sur 118 épisodes réunis en 6 saisons et en font l’une des séries d’espionnage les plus longues, un tout petit peu derrière the Avengers (Chapeau Melon et Bottes de Cuir, en VF). A chaque début d’épisode, une personne croise le Saint et lui demande s’il ne serait pas le FAMEUX Simon Templar… s’en suit un plan de l’acteur avec une auréole (rapport à son surnom) qui apparaît au-dessus de la tête de Roger Moore, la gimmick la plus connue de la série avant même son court générique d’ouverture, composé par Edwin Astley.

Simon Templar, alias Le Saint, est un gentleman cambrioleur et redresseur de torts, combattant les crimes et les injustices sur toute la surface du Globe.

[ Allociné ]

Simon Templar n’a au premier abord rien d’un héros: voleur, menteur, séducteur, c’est un peu comme s’il cumulait les pires travers existants. Au fil des épisodes, cet anti-héros dévoile son côté Robin des Bois et montre qu’il n’est pas juste un criminel parmi tant d’autres puisqu’il ne vole qu’aux criminels qui se sont enrichis (c’est bien commode, hein…) et se débrouille pour mettre ces gangsters derrière les barreaux et pour dédommager ceux qui ont subi des outrages divers – et comme ça, la boucle est bouclée. Malgré l’extrême délicatesse avec laquelle Simon Templar sélectionne ses futures victimes, il n’en reste pas moins un criminel aux yeux des autorités, peu importe qu’il vole aux riches ou non. Charmeur et malicieux, Roger Moore incarne un détective amateur doublé d’un pseudo Dom Juan au train de vie élevé. Le personnage réussit l’exploit d’être souvent du mauvais côté de la loi tout en étant du côté de la justice.

Un anti-héros exaspérant

Le Saint est un voleur habile aux manières de playboy et atteint d’un complexe de Robin des Bois très prononcé. Caster Roger Moore dans ce rôle était vraiment une très bonne idée, et la série gagne énormément grâce au sens de l’auto-dérision du britannique: le Saint est une série d’espionnage mais recèle toutes les ficelles de la comédie… et c’est ce côté « on ne se prend pas du tout au sérieux » qui donne à la série son croustillant. Simon Templar pense pouvoir se sortir de toutes les situations grâce à son charme et à son savoir-faire (tous domaines confondus) et est franchement exaspérant par moment… mais cette impression a tendance à rapidement se dissiper à la scène suivante, après un énième sourire charmeur ou un cabotinage dans les règles de l’art, par exemple. Clairement, Roger Moore est parfait dans le rôle et parvient presque à nous faire oublier à quel point son personnage est suffisant et exaspérant – jusqu’à la prochaine fois.

Le Saint a permis de lancer la carrière internationale de Roger Moore, faisant de lui l’équivalent d’une rock-star en 1957 et lui offrant de nouvelles perspectives et lui permettant d’obtenir son premier grand rôle au cinéma dans Live and Let die en 1973 dans la peau de l’agent Bond, James Bond. Un personnage au final qui n’avait pas tant de différence avec le personnage de Simon Templar, au point qu’avec le recul et quelques erreurs de chronologie, on pourrait presque imaginer le Saint comme une version télévisée de James Bond.

Des épisodes inégaux

L’attrait de la série ne réside pas dans l’originalité des différents scénarios. Le Saint ne réinvente pas la série d’espionnage et surfe au contraire sur tous les poncifs du genre (héros stéréotype et irrésistible, policiers incompétents, voleurs volés, gentils qui gagnent à la fin…) mais malgré tout la série reste agréable à regarder malgré certains épisodes absolument inutiles, plus axés sur un plan sentimental bien caricatural. Sans surprise, ce sont les épisodes purement policiers où l’on suit une enquête du début à la fin qui sont les plus intéressants et les mieux écrits. La légèreté est omniprésente et personne ne semble vraiment se prendre au sérieux. Ajoutez à cela des scènes où le protagoniste d’adresse directement au téléspectateur, et le tableau est complet. L’originalité n’est pas flagrante, mais de petits détails permettent au Saint de se démarquer de nombreuses autres séries du même type qui n’ont pas connu le même succès auprès du public et n’ont pas non plus connu la même longévité sur le petit écran.

Le ton de la série a beaucoup évolué tout au long de sa diffusion, passant du mystère à l’espionnage et – quelques fois – au fantastique. De la même manière, le passage du noir et blanc à la couleur à la moitié de la diffusion de la série s’est accompagné par la fin des adresses de Roger Moore aux téléspectateurs en début d’épisode pour laisser place à une simple voix off, laissant ainsi de côté une particularité qui faisait partie de l’identité de la série.

Une série qui fait des petits

Le Saint a servi de laboratoire à la création d’une autre série, puisque Robert S. Baker (le producteur de la série) avait fait collaborer le temps d’un épisode le britannique Simon Templar avec un second personnage – américain – ayant fait fortune grâce au pétrole. L’essai s’étant révélé concluant auprès du public, le patron d’ITV Lew Grade avait alors donné son feu vert pour l’écriture et le démarrage de la production de la série the Persuaders, construite sur ce modèle.

Forte de son succès, la série a connu plusieurs versions de qualité plus ou moins égales, et notamment plusieurs suites sous forme de films ou de séries… mais aucune ne se démarqua réellement parce que le public s’était beaucoup trop attaché à Roger Moore et refusait de voir quiconque endosser le rôle de Simon Templar à sa place. Les deux plus gros flops auront sans douté été la série le Retour du Saint (1978 – 1979) avec Ian Ogilvy dans le rôle principal, et le film le Saint (1998) avec Val Kilmer, avec entre les deux six téléfilms où Simon Dutton (To the Lighthouse, Dracula, Doctors…) tient le rôle principal. Le pilote d’un reboot a également été tourné en 2013, avec Adam Rayner (Dragon Age: Redemption, Hunted, Tyrant…) dans le rôle de Simon Templar, mais le projet a rapidement été abandonné.

Rating: ★★★☆☆

Avis: Comme je l’ai dit plus haut, le Saint est une série d’espionnage comme beaucoup d’autres avec ses défauts, mais également de très bonnes idées. Le choix de Roger Moore pour incarner un personnage principal malicieux et joueur donne une saveur supplémentaire à la série et a rendu complexe toute reprise du rôle par d’autres acteurs parce que Roger Moore EST Simon Templar. Les intrigues policières sont bien menées, les échanges sont pleins d’humour.

Diplômée en Marketing / Communication et en Médiation culturelle, elle est Editrice Web et Geek à temps plein pour Britishg3eks comme dans la vie réelle. Rompue à l’exercice du reviewing et de la traduction dans le domaine du sports entertainment, passionnée de jeu de rôle et de street art, mauvaise guitariste et longboardeuse débutante, elle parcourt l'Europe et arpente villes et festivals un appareil photo à la main.

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