Review: Revolution « Chained Heat »

Revolution (c) NBC (blah blah blah)

Revolution (c) NBC
Zak Orth (Aaron Pittman), Daniella Alonso (Enora Clayton), Tracy Spiridakos (Charlie Matheson), Billy Burke (Miles Matheson), Jorge D. Prado (Nate) et Giancarlo Espositon (Cpt. Tom Neville)

Il n’y avait rien de fantastique dans le pilote de Revolution, hormis peut-être la promesse d’une série de qualité par la simple mention du nom de J. J. Abrams, génial créateur d’Alias, de Lost et scénariste occasionnel sur la série Fringe. Sur le papier pourtant, ça se présentait plutôt bien:

Le monde bascule dans une ère sombre lorsque l’électricité cesse soudainement de fonctionner. Sans technologie moderne, les hôpitaux, les transports et les moyens de communication ne sont plus opérationnels. La population doit réapprendre à vivre…

15 ans plus tard, la vie a repris son cours. Lentement. Sereinement ? Pas vraiment. Aux abords des communautés agricoles qui se sont constituées, le danger rôde. Et la vie d’une jeune femme est bouleversée lorsque la milice locale débarque et tue son père, qui semble être mystérieusement lié au blackout. Ces révélations l’amènent à se mettre en quête de réponses sur le passé, dans l’espoir d’un futur meilleur. [ Allociné ]

Un blackout qui plonge le monde dans les ténèbres et prive l’Homme des technologies sur lesquelles tous les aspects de sa vie reposaient jusque là. On s’attendait donc au moins à voir les gens essayer de s’organiser pour pallier au manque d’énergie, mais en fait non: la troisième minute du pilote nous propulse directement 15 ans après le blackout. Et 15 ans après, on ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé… Assez rapidement, on nous présente les Matheson, une « famille » dans laquelle tout n’est pas rose. La mère est morte, le fils asthmatique, la fille une tête de lard, et le père un peu dépassé. Après une crise d’asthme de Dany (Graham Rogers), sa soeur Charlie (Tracy Spiridakos) le ramène à la maison. Premier détail notable concernant Charlie: une insolence incroyable, doublée d’une propension défiant toute logique à faire admirer au téléspectateur la moitié de ses fesses à chaque mouvement, parce qu’en 15 ans, personne n’a jugé utile de fabriquer une ceinture ou un pantalon à la bonne taille. Passée ce détail raccoleur au possible, on s’intéresse un petit peu plus à la trame de l’épisode pilote tout en prenant sur soi pour ne pas soupirer à chaque apparition des fesses de Charlie (sans doute le point le plus pénible de l’épisode… mais ça a sans doute eu son charme auprès d’un certain public).

Après une dispute au sujet du rôle de Maggie (Anna Lise Philips) – la belle-mère – au sein de la famille, Charlie s’en va bouder dans son coin. Juste à temps pour ne pas voir les Miliciens débarquer dans le village. C’est sans doute la première scène véritablement intéressante dans cet épisode, parce qu’elle permet une véritable mise en place du contexte. On apprend ainsi beaucoup de choses en à peine cinq minutes après avoir cherché un élément intéressant ou un début de réponse pendant les 10 premières minutes :

  • la vie s’est organisée suivant un système quasi féodal, avec des levées de taxes sur les récoltes en fonction des saisons
  • la Milice veille au respect des nouvelles lois et punit les contrevenants
  • posséder une arme à feu est interdit et passible de la peine de mort

Mais rapidement, ces informations apparaissent comme douteuses lorsque le capitaine des Miliciens, Tom Neville (Giancarlo Esposito) explique vouloir emmener le père de Charlie sans exposer les raisons de cette arrestation. Les esprits s’échauffent et on sent naturellement venir le bain de sang. Et ça ne loupe pas, suite à l’intervention de Dany qui voulait sauver son père: Ben Matheson est tué, de même qu’une poignée de villageois, et Dany est arrêté et emmené par les Miliciens. Charlie a ainsi à peine le temps de contempler le contenu de sa boîte à souvenirs et de regagner le village pour entendre les derniers mots de son père. Ainsi que ses instructions: trouver son frère établi quelque part à Chicago et sauver son frère. Et pour cela, il lui faudra de encore un peu d’aide, chose qu’elle trouvera en la personne de Maggie (capable de soigner des tas de choses avec des plantes) et d’Aaron Pittman, nerd de son état et donc forcément très peu crédible dans le rôle du type qui vient pour donner un coup de main. On s’attend donc à voir la situation déraper par la suite…

L’équipe de recherche nouvellement constituée, le petit groupe s’en va en quête du jeune et inconscient Dany. Sur leur route, ils rencontreront quelques embûches, notamment lorsqu’ils décideront de passer la nuit dans la carcasse d’un avion abandonné et se feront attaquer par des brigands. Une bouteille de whisky leur sauvera la vie (non, il ne s’agit pas d’une coquille: j’ai bien écrit « bouteille de whisky ») et un mystérieux archer aperçu un peu plus tôt dans l’épisode sauvera Charlie d’un viol plus que probable. L’archer s’appelle Nate (Jorge D. Prado), et tout le monde l’adopte bien volontiers là où quelques minutes plus tôt, il fallait se méfier de tout le monde et se faire discret…

Après un trek de plusieurs kilomètres, notre petit groupe arrive à Chicago et se rend directement là où est sensé se trouver Miles Matheson. Coup classique: la première personne à laquelle Charlie s’adresse dans ce bar EST Miles Matheson, mais celui-ci feint d’être quelqu’un d’autre et promet de transmettre son message. Dans le genre original, on a déjà vu beaucoup mieux, mais cela fonctionne malgré tout grâce au caractère de Charlie, qui insiste et finit par donner quelques informations sans en avoir l’air… ce qui amène le mystérieux barman (Billy Burke) à se dévoiler comme étant son oncle. Une rapide discussion plus tard, Charlie et les autres se font envoyer bouler dans les grandes largeurs et quittent le bar après que Nate ait été démasqué: le mystérieux samaritain armé d’un arc n’est pas un homme aimant accomplir de bonnes actions pour le plaisir, mais est en fait un Milicien… qui prend le large assez rapidement. Charlie et les autres s’en vont en assurant qu’ils se débrouilleront seuls, et quelques minutes après, la Milice débarque dans le bar pour emmener avec eux Miles. Mais c’était sans compter sur les ressources absolument insoupçonnées de cet homme aussi aimable qu’une porte de prison. S’en suit une rixe qui aurait pu vraiment être ridicule si les combats n’avaient pas été parfaitement chorégraphiés et filmés. N’étant pas une grande adepte des scènes où on se castagne à tout va, j’ai pourtant adoré ce passage où l’ingéniosité d’un seul homme combinée à ses aptitudes au combat permet de se débarrasser d’un groupe d’hommes surentraînés, là où on aurait pu avoir une impression de combat en carton comme dans de nombreuses autres séries. C’est également un peu à ce moment qu’on commence à se poser suffisamment de questions pour en arriver à la conclusion que Revolution mérite d’être regardée ne serait-ce que pour comprendre comment la situation a pu en arriver là sur Terre, qui sont exactement ces Miliciens, Miles Matheson ou qui est exactement ce Monroe auquel on fait référence sans cesse en parlant de sa République… Autant d’interrogations auxquelles viennent s’ajouter une mystérieuse afro-américaine qui dissimule chez elle un ordinateur en état de fonctionnement et correspond avec quelqu’un qui semble prendre ses ordres auprès d’elle.

Si le pilote m’avait moyennement convaincue avant les 20 dernières minutes, l’épisode 2 « Chained Heat » apporte son lot de réponses – mais juste ce qu’il faut pour entretenir la curiosité ambiante. On apprend ainsi que Miles Matheson ne conçoit pas de sauver son neveu sans l’aide d’une certaine Nora (Daniella Alonso). Au terme d’une rixe sur le marché, on apprend que Nora a été envoyée dans l’un des camps de travail de la région après avoir tenté de voler de l’or aux Miliciens. Plusieurs scènes entrecoupent les recherches du petit groupe, introduisant Sebastian Monroe (David Lyons), à la fois Président et Général de la Milice, qui s’avère également être l’homme aperçu au tout début du premier épisode. Finalement, Nora est retrouvée et quitte le camp de travail contre son gré mais avec l’arme qu’on l’avait chargée de dérober. On apprend qu’elle fait partie des Patriotes, qui s’opposent aux Miliciens et oeuvrent à la restauration des Etats-Unis tels qu’ils étaient avant le grand blackout.

La série pose clairement la question de l’impact de la technologie sur notre comportement et la dépendance qui l’accompagne, avec Maggie qui, malgré les heures passées à regarder les photos de ses enfants sur son téléphone portable éprouve de plus en plus de mal à se souvenir de leurs visages ou d’éléments marquants (premiers pas, anniversaires…) les concernant. Au final, c’est un peu comme si les éléments technologiques étaient chargés de garder en mémoire les choses importantes de nos vies autant que les choses insignifiantes ou beaucoup moins importantes de notre quotidien. Et lorsque la technologie disparaît, il ne reste plus rien. Mais très peu de place est laissée à ces considérations, ce qui est quand même dommage. J’espère tout de même que cet aspect sera un peu plus développé par la suite.

Dans le pilote, Charlie était assez terne et plus qu’irritante. Dans « Chained Heat », c’est un peu une Mary Sue de haut niveau qui se sent obligée d’apprendre au mauvais garçon la différence entre le bien et le mal. Ce trait de caractère assez irritant tend à se développer à mesure que l’histoire se met en place, de sorte que la maturité acquise par Charlie dans ce monde post-blackout ne laisse à aucun moment entrevoir qu’elle a conscience des dangers qui le peuplent. Mais ça ne l’empêche pas pour autant de donner des leçons…

Quelques révélations disséminées ça et là nous permettent d’apprendre que la jeune femme qui dissimulait un ordinateur dans son grenier n’était autre que la Grace Bowman à laquelle Aaron devait remettre le médaillon-clé USB donné par le père de Charlie au début du pilote. La fin de l’épisode nous montre d’ailleurs le tandem Maggie / Aaron arrivant chez elle et trouvant les vestiges de son ordinateur… et nous laisse avec pleine de questions en tête. On apprendra également qu’Elizabeth Mitchell (Rachel Matheson) – la mère de Charlie – est toujours en vie… ce qui est sensé être LE happening de fin d’épisode.

Rating: ★★★☆☆
Avis: A ce stade tout reste encore à découvrir concernant l’intrigue, mais le début est tout de même un peu mou, à l’exception de certaines scènes plus intenses que d’autres. Côté jeu d’acteur, à l’exception de Giancarlo Esposito et Billy Burke, ça reste quand même relativement peu convaincant… On sent toutefois que la série a un immense potentiel, et c’est sans doute ce qui m’a maintenue en place jusqu’à la fin du second épisode. Wait & see

Diplômée d’une Licence d’Espagnol, elle travaille actuellement dans pour une grande chaîne de magasins distribuant quantité de DVD à des prix ne défiant pas toute concurrence. Au fait des dernières nouveautés et de ce qui se vend le mieux dans son secteur, elle est également capable d’échanger pendant des heures pour peu qu’on la lance sur le sujet…

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