Review: Once Upon a Time « the Cricket Game »

Once Upon a Time (c) ABC Studios

Once Upon a Time (c) ABC Studios
Gemini Cricket

Gros spoiler de départ concernant le contenu de « the Cricket Game », ne serait-ce que par le titre – on nous avait habitué(e)s à des titres un peu moins explicites… donc, on s’attend un peu au pire – et par la séquence finale du générique montrant un Pongo seul dans la forêt et visiblement à la recherche de quelque chose. Sans trop chercher: son maître Archie Hopper (Raphael Sbarge), alias Gemini Cricket.

A la fin de « the Queen of Hearts », on avait laissé Snow (Ginnifer Goodwin) et Charming (Josh Dallas) ensemble et tout était donc sensé aller pour le mieux pour eux comme pour les autres habitants de Storybrooke parce que le Bien avait une fois de plus triomphé. Sauf que le « mieux » n’incluait pas la possibilité que Cora (Barbara Hershey) et Hook (Colin O’Donoghue) ne soient en ville pour jouer quelques mauvais tours et saboter les rares moments de bonheur, parce qu’ils n’ont tout de même pas fait tout ce chemin pour rien. Et parce qu’ils ne sont pas venus pour rien, ils ne perdent pas de temps pour mettre leur plan à exécution: Cora souhaite rendre Regina (Lana Parilla) suffisamment malheureuse pour apparaître à nouveau comme la seule personne digne de confiance qui puisse se tenir à ses côtés. Hook souhaite se venger de Rumplestilskin (Robert Carlyle) de la pire manière qui soit. Ces deux là s’apprêtent donc à mettre un beau bazar en ville. Rien de tel pour relancer l’action après cette pause de quelques semaines !

Parce qu’elle a passé de longues années à manipuler les gens et à faire le mal autour d’elle pour son propre intérêt, Cora n’a pas eu à chercher longtemps pour déterminer où frapper pour mettre Regina à terre. Dans ce monde, sa fille a un petit garçon, Henry (Jared Gilmore), et c’est justement la seule personne à laquelle Regina tient suffisamment pour réellement avoir envie d’essayer de changer. La rédemption et le changement sont au coeur de « the Cricket Game » cette semaine, et la question de savoir si une personne peut vraiment changer même après avoir agi de la pire manière pendant des années. Une question qui ne cessera de revenir au travers de flash-backs retraçant une partie de l’histoire de Regina, à l’époque où elle menait une guerre sans merci contre Snow et Charming… L’un des flash-backs les plus marquant nous présentera justement une jeune femme qui feint de réellement avoir envie de changer pour gagner sa liberté, mais qui n’hésite pas quelques minutes plus tard à essayer d’attenter à la vie de Snow. Un mensonge de plus mis à jour grâce à un habile stratagème, le tout tendant à laisser croire que pour certaines personnes, il est clairement impossible de prendre un autre chemin après s’être égaré sur le plus tortueux d’entre tous.

Concernant Regina et au travers de ces flash-backs, Lana Parilla est très clairement mise en valeur, non plus seulement à travers son les aspects les plus glaciaux de sa personnalité, mais sous un jour nouveau et beaucoup plus intéressant à creuser: Regina est vulnérable. Ce qui ne signifie pas qu’elle peut être vaincue, mais plutôt qu’il est possible qu’elle évolue vers quelque chose d’autre, de la même manière que la jeune Regina a vu son coeur s’entourer d’épines suite à la mort de Daniel (Noah Bean), l’homme qu’elle aimait. C’est l’un des aspects que je trouve le plus intéressant dans Once Upon a Time, dans le sens où tout le monde n’est pas foncièrement gentil ou méchant, mais n’est rien de plus que le fruit d’une longue évolution, plus ou moins chaotique selon les cas. Et dans ce registre, Lana parilla apparaît comme la seconde valeur sûre de la série – juste derrière Robert Carlyle – pour son interprétation nuancée d’une Evil Queen qui ne sait plus vraiment comment se comporter mais qui veut malgré tout faire tout son possible pour changer. Sur le même plan, l’héroïne naturelle de Once Upon a Time fait pale figure faute de suffisamment de nuances dans le caractère du personnage… mais Jennifer Morrison fait de son mieux, on n’en doute pas.

L’intervention de Cora parfaitement calibrée consiste à faire en sorte que tous aient une mauvaise image de sa fille, et plus particulièrement son fils Henry. Quoi de mieux pour y parvenir que de prendre l’apparence de Regina, de faire en sorte d’être aperçue entrant dans le bureau d’Archie Hopper et de tuer ce dernier ? Le choix du témoin autant que de la victime est fort puisqu’en effet, qui irait soupçonner Ruby (Meghan Ory) d’avoir mal vu alors que tous connaissent ses facultés améliorées de par sa condition de loup ? Si Ruby dit avoir vu Regina, c’est… qu’il s’agissait vraiment de Regina. Même chose pour Archie, la bonté incarnée, avec lequel Regina s’était accrochée un peu plus tôt dans la journée… Rien n’est laissé au hasard dans ce stratagème, et c’est ce qui fait que l’on y croit nous-mêmes jusqu’à voir la silhouette de Regina se dissiper en un épais nuage pour laisser place à l’impitoyable Cora.

Le témoignage de Ruby et les récents évènements amènent rapidement toute la petite communauté de Sorybrooke à considérer Regina comme l’auteur du meurtre d’Archie. Un meurtre qu’elle prétendra ne pas avoir commis, mais sans parvenir à convaincre Charming ou même Snow, trop habités aux petits tours de la jeune femme pour lui accorder ne serait-ce que le bénéfice du doute. Ce refus catégorique de considérer que Regina puisse être innocente s’accompagne même d’un flash back de goût douteux dans lequel l’exécution de Regina a été planifiée parce qu’on estime qu’elle est incapable de changer et qu’elle n’apportera jamais que de mauvaises choses à ceux qui croiseront son chemin. L’obstination de Charming est absolument incompréhensible, surtout de la part d’un « partisan du Bien », mais fort heureusement le flash back perd son côté ridicule au moment où Snow fait part de ses doutes concernant Regina à Rumplestiltskin – qui est décidément dans tous les mauvais coups.

Un épisode aussi centré sur Regina nous amène donc à nous demander quand les scénaristes donneront un nouveau départ à Emma Swan, qui tend à faire tapisserie depuis quelques épisodes à présent. Outre le fait qu’elle soit capable depuis quelques temps d’utiliser la magie, les développements la concernant tardent à venir alors qu’il s’agit tout de même du personnage censé sauver tout le monde… A l’arrivée, le personnage se contente donc de réagir aux évènements, mais ne propose rien de nouveau. Dommage. Le seul fait marquant lié à Emma dans cet épisode restera l’utilisation de sa faculté de détection des mensonges pour croire à l’innocence de Regina et chercher à continuer son enquête plutôt que de la jeter directement en prison, alors qu’elle aurait pourtant bien voulu la voir inculpée de meurtre au départ faute de croire à son innocence. Une rapide fouille du bureau d’Archie permet à nos trois enquêteurs de constater l’absence du dossier concernant Regina… et donc de conclure devant cette preuve accablante de culpabilité que c’est forcément elle qui a fait le coup. Le raisonnement est bancal mais personne ne s’en aperçoit dans un premier temps, jusqu’à ce que les soupçons se portent sur Gold puisque dans les cerveaux binaires des trois protagonistes de la série, si Regina n’est pas responsable de tous les malheurs du monde, alors c’est Gold. Et inversement.

Alors qu’ils étaient à la base venus pour l’accuser d’avoir monté ce coup pour piéger Regina une bonne fois pour toutes – même pour Charming, les preuves semblaient trop accablantes… oui, MÊME POUR LUI ! – Gold propose tout naturellement de les aider en leur proposant d’interroger le seul témoin du meurtre d’Archie. Un témoin dont l’existence est remise en question jusqu’à ce que le nom de Pongo ne soit prononcé, même si le scepticisme continue de transpirer dans toute cette scène. Poussée par Gold, Emma utilise un attrape-rêves pour matérialiser sous les yeux de tout le monde ce que le chien a pu voir du meurtre de son maître… et donc la preuve de la culpabilité de Regina. Cette dernière disparaît de la circulation à ce moment précis et n’est plus aperçue que brièvement en fin d’épisode, au moment où Emma récupère Henry à la descente du bus pour lui annoncer la vérité sur Regina et la mort d’Archie. Au moment où le coeur du petit garçon se brise, la carapace de Regina semble se fissurer de manière douloureuse. Des larmes lui échappent alors qu’elle met les voiles au volant de sa voiture, sans se faire remarquer… On se doute néanmoins qu’elle ne restera pas à l’écart bien longtemps.

Quelques secondes plus tard, on assiste à une discussion entre Cora et Hook concernant leur plan diabolique, et on aperçoit assez rapidement Archie… qui n’est donc pas mort, mais ficelé comme un rôti dans une cale du bateau pirate ressemblant à s’y méprendre à la Licorne (les fans de Tintin apprécieront la comparaison). Ce qui amène donc une épineuse question: si Archie est encore en vie, qui a été tué à sa place ?

Rating: ★★★★☆
Avis: Alors que le retour sur les écrans après un break est toujours délicat, « the Cricket Game » s’impose comme un épisode solide qui nous remet tout de suite dans l’action et amène une nouvelle foule de questions auxquelles on espère bien obtenir des réponses rapidement. Les personnages – principalement Regina – gagnent en épaisseur à mesure de l’avancement de l’histoire. On attend donc la suite avec impatience !

Originaire de Livingston au Royaume-Uni, elle est diplômée d’un Bachelor degree en Communication et d’un Master de Commerce obtenu en France. Assistante de production dans un laboratoire audiovisuel britannique le jour, elle consacre la plupart de ses nuits au visionnage de séries et films en tous genres et s'est mis en tête de voir tous les Musical présentés à West End.

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