Review: Nikita « 3.0 »

Nikita 3.0

Nikita (c) CW
Alex (Lindsy Fonseca) et Nikita (Maggie Q)

Même s’il faudra sans doute attendre encore un an avant de voir cette saison 3 sur nos écrans, Nikita vaut le coup que l’on y prète attention. Ce remake d’un remake d’un film a réussi le pari osé de s’imposer pour une troisième saison après un essoufflement notable des audiences en territoire américain. On ne peut pourtant pas parler d’une forte concurrence avec d’autres grosses séries programmées sur la même tranche horaire…

La saison 2 s’était achevée avec l’un de ces happy-end absolument incompréhensibles scénaristiquement parlant, mais tout à fait justifiable en termes d’audiences: Nikita n’attirait plus autant de téléspectateurs malgré un soin plus grand apporté à l’écriture des intrigues, à l’enchevêtrement des éléments, ainsi qu’à l’écriture des dialogues, qui pour le coup ne sonnaient plus comme les gros clichés de répliques qui étaient monnaie courante dans la toute première saison. En bout de course, les scénaristes ont été contraints de proposer une « vraie » fin à la série avec l’épisode final de la saison 2 à une époque où l’existence d’une saison 3 était hautement compromise. Rien d’étonnant à voir le grand méchant de la série – Percy (Xander Berkeley), pour les intimes – trouver la mort, et Nikita (Maggie Q) libérer tous ceux qui étaient sous le joug de la Division en leur promettant l’amnistie pour les crimes commis sous l’influence de Percy. Malgré cela, des indices laissaient entendre que les scénaristes en avaient encore sous le coude pour nous divertir encore pour une autre saison.

La saison 3 débute sur les chapeaux de roue, avec l’ambition clairement affichée d’attirer de nouveaux téléspectateurs tout en récompensant les fans fidèles qui se sont tant mobilisés sur Internet et sur l’ensemble des réseaux sociaux pour obtenir le renouvellement de la série par CW. C’est intelligemment mené, plein d’esprit, d’action, et l’on se plaît à renouer avec Nikita et des missions toutes plus dangereuses les unes que les autres. La saison précédente était centrée sur la traque des boîtes noires de Percy; celle-ci se concentre sur les Thirty Dirty, ces agents qui refusèrent de rentrer au bercail après la chute de Percy, considérant la Division comme démantelée.

Chose assez difficile à concevoir au premier abord, Alex (Lindsy Fonseca), Nikita, Michael (Shane West) et Birkhoff (Aaron Stanford) travaillent maintenant pour cette nouvelle Division et ont pour mission de faire rentrer les agents déserteurs dans le droit chemin. Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à avoir beaucoup de mal avec cette idée, parce que c’est également dur pour eux. Ce qui est somme toute relativement compréhensible, surtout si on considère le fait que la Division a passé une saison entière à essayer de les éliminer tous autant qu’ils sont. Mais on s’y fait assez rapidement. La Division est placée entre les mains de Ryan Fletcher (Noah Bean), qui fait un grand patron malheureusement assez mou après deux saisons d’un Percy magistral et machiavélique. La manière de faire est certes différente, mais on espère toutefois qu’il saura faire preuve de davantage de fermeté pour les épisodes suivants sans toutefois tomber dans l’excès. Ce qui pourrait passer pour un reproche est ici une manière de souligner que les tâtonnements de Fletcher sont tout à fait légitimes puisqu’il n’avait encore jamais réellement exercé de responsabilités jusque là.

Avec tous ces changements arrivent un certain nombre de difficultés, comme notamment le fait de se plier à l’autorité pour Nikita alors qu’elle a été sa propre patronne pendant si longtemps. Elle fait de gros efforts et prend sur elle parce que Ryan est son ami, mais la difficulté reste malgré tout bien perceptible. Autant dire que si quelqu’un d’autre avait occupé la tête de la Division, il y aurait eu de fortes chances pour que Nikita impose très clairement sa manière de faire bien plus qu’elle ne se serait pliée docilement aux ordres – mais peut-on estimer qu’elle se montre docile face à Ryan ? Ca reste à prouver. L’autre difficulté vient également du fait que jusqu’ici, ce qui motivait Nikita était purement personnel: elle voulait se venger de la Division en l’exposant, se venger de Percy… bref, elle voulait faire exploser cette machine infernale parce que trop bien huilée. Seulement, si les choses ont techniquement changé, les discours de Ryan n’y font rien: Nikita n’a pas confiance en son jugement parce qu’il n’a jamais été un agent de terrain.

Autre aspect intéressant dans cette ouverture de saison: la perspective d’en apprendre peut-être un peu plus sur les autres agents de la Division – actuels et anciens. Il n’y avait eu jusque là que de brèves évocations de ces derniers qui s’étaient malheureusement soldées dans des bains de sang, un peu comme si apprendre l’identité véritable d’un agent revenait à le condamner à mort. Seule Sonya (Lyndie Greenwood) semble faire exception à cette règle. Et on espère donc pouvoir en apprendre un peu plus sur elle au cours de cette troisième saison. Même chose pour cet entraînement spécial qu’Amanda faisait suivre à ses recrues et qui n’a toujours été évoqué que brièvement à travers des flash-backs centrés sur Nikita ou Alex.

Le début de saison braque également les projecteurs sur Amanda (Melinda Clarke), qui est plus vénéneuse et dangereuse que jamais. Non seulement, même en étant en fuite elle conserve un excellent moyen de pression et d’intimidation sur le personnel de la Division, mais en plus elle parvient à semer le doute dans l’esprit du personnel concernant Ryan… Quoi de plus efficace en effet pour déstabiliser son ennemi que de semer les graines d’une mutinerie en bonne et due forme ? Toujours est-il qu’elle semble remettre en question cette grâce présidentielle accordée aux agents ayant travaillé avec Percy avec l’air d’en connaître vraiment long sur le sujet… Affaire à suivre. Amanda a toujours un plan sur le feu, et il ne serait absolument pas étonnant qu’elle dispose d’une information capitale.

La fin de l’épisode confirmera largement cette hypothèse: les agents de la Division sont loin d’être saufs malgré cette grâce exceptionnellement accordée. Personne n’en a conscience sauf Ryan, qui pour le coup fait preuve d’une malhonnêteté incroyable en gardant cette information pour lui. Pourtant, il reste cet utopiste que l’on a appris à apprécier dans la saison précédente et ne manque pas de se compromettre lorsque Michael et Nikita se retrouvent dans un pétrin inextricable en autorisant Birkhoff à pirater les serveurs de la CIA.

L’épisode s’achève avec une scène que beaucoup attendaient. Michael, à genoux, demande Nikita en mariage. Une scène que l’on attendait d’autant plus qu’elle avait été plus ou moins subtilement été annoncée au fur et à mesure de l’avancement de l’épisode, avec plusieurs imprévus retardant le moment tant attendu (perte de la bague, notamment). Maggie Q habituée aux performances tout en muscles et en arts martiaux nous livre une Nikita vulnérable ce qui nous change vraiment et nous permet de constater que finalement, elle est humaine au même titre que les autres personnages. J’espère que l’accent sera mis sur cette facette de la personnalité de Nikita cette saison et qu’elle ne sera pas une fois de plus cette nana casse-cou que rien ne peut atteindre.

Rating: ★★★★½
Avis: Dès les premières minutes, le scepticisme vis à vis de cette saison non prévue se dissipe assez rapidement. On retrouve Nikita au mieux de sa forme mais avec une carapace de femme-terminator qui commence à se fissurer. Une manière d’étoffer le personnage à laquelle on ne croyait plus vraiment après deux saisons, mais qui risque de donner à cette saison 3 une saveur toute particulière.

Originaire de Munich, Max prépare actuellement un Bachelor degree de communication à l'Université de Chapman, Californie. Il a écrit et produit du contenu pour son journal de son lycée, ainsi que pour divers sites consacrés à l'actualité des séries qu'il affectionne.

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