Review: Mortal Kombat Conquest (1998 – 1999)

Mortal Kombat: Conquest (c) TNT

Mortal Kombat: Conquest (c) TNT
– diffusée entre 1998 et 1999 & à partir de novembre 1999 en France –

Notre mois thématique « spécial vieilles séries » se poursuit avec la série Mortal Kombat: Conquest, une série fantastique développée pour la télévision par Juan Carlos Coto (Dead Zone, Heroes, Nikita…). La série est tirée des films Mortal Kombat (1995) et Mortal Kombat: Anihilation (1997), eux-mêmes basés sur le jeu vidéo Mortal Kombat (édité par Acclaim Entertainment, développé par NetheRealm Studios et Midway – 1992), et relate l’éternel affrontement des forces du Bien et du Mal dans le cadre d’un tournoi rituel entre guerriers.

La série se compose d’une unique saison de 22 épisodes et a été diffusée entre septembre 1998 et octobre 1999 sur TNT, puis à partir de novembre 1999 en France. 

Mortal Kombat et moi, c’est d’abord une [très] longue histoire d’amour, d’abord sur Super Nintendo, sous la forme d’un jeu vidéo foutrement compliqué, sans livret explicatif, sans explication des coups spéciaux, et avec des personnages assez peu maniables à moins de posséder sept doigts à chaque main. Un jeu devant lequel j’ai pourtant passé de longues heures, à essayer de comprendre les différences de puissance et de style de combat de chacun des personnages, en tentant quelques combinaisons de coups au petit bonheur la chance.

Derrière cet acharnement à rendre les combats esthétiques – et à vaincre la machine, tant qu’à faire ! – se dissimulait également un vif intérêt pour cet univers véritablement original, doté de sa mythologie propre (même si elle n’était que peu développée) et peuplé de personnages tous plus pittoresques les uns que les autres. Mais aussi divertissant qu’ait pu être le fait de se faire défoncer par une machine dans à peu près chaque combat et avec chaque personnage, le plus intéressant était ce que le jeu ne racontait pas vraiment: l’histoire des personnages, leurs idéaux, ce pour / contre quoi ils se battaient réellement. Parce qu’au-delà de ce « Mortal Kombat », il y avait plus qu’une simple baston rituelle entre gros bras, être surnaturels et quidams désignés par des prophéties, mais bien une lutte à mort pour la liberté de chacun des royaumes prenant part à ce tournoi.

Ca parle de quoi ?

Kung Lao a triomphé dans le tournoi de Mortal Kombat, battant Shang Tsung et sauvant la terre. Il doit maintenant entraîner une nouvelle génération de combattants pour le prochain tournoi. Shang Tsung, depuis son exil, s’attache à saboter les efforts de Lao avec l’aide de combattants surnaturels comme le Scorpion et Sub-Zero.

[ Allociné ]

Alors que beaucoup [trop] de séries se contentent de reprendre l’histoire d’un film original que le public avait apprécié (on vous a parlé de Highlander, de the Crow… mais la liste est longue !), Mortal Kombat Conquest reprend la même histoire et les mêmes règles, mais sous un jour différent. On ne suit plus le personnage de Liu Kang sur un tournoi des années 90’s, et la série se concentre sur son ancêtre, Kung Lao (Paolo Montalban). Deux bonnes choses découlent de ce choix: on évite de se dire d’entrée de jeu que c’est du déjà vu et que la série trahit les films, et on découvre d’autres personnages dans un contexte beaucoup plus ancien.

Bien sûr, l’histoire reste inchangée et l’on suit toujours le champion qui représente la Terre (Earth Realm) au cours du tournoi. Si les enjeux de ce tournoi ne sont pas explicitement mentionnés, c’est sans doute parce que les scénaristes pensaient – à tort ou non – que tout le monde connaissait déjà la mythologie Mortal Kombat grâce aux jeux et – surtout – aux films. Beaucoup de choses sont laissées de côtés, donnant l’impression que tout a été voulu le plus simpl[ist]e possible. Si cela ne m’a pas franchement gênée à l’époque, en re-visionnant la série pour cette review, la chose était beaucoup trop évidente et clairement, il y aurait eu moyen de développer davantage les personnages, aussi bien principaux que secondaires

Un casting absolument WTF

Le rôle de Kung Lao était originellement destiné à Mark Dacascos (the Crow, le Pacte des Loups…), connu pour sa maîtrise pointue de plusieurs arts martiaux et pour ses talents d’acteur. Parce qu’il n’était pas intéressé, le rôle a été attribué à Paolo Montalban, un illustre inconnu qui n’avait à l’époque tourné que dans un unique film, Cinderella (vous ne connaissez pas: c’est normal…). Ce n’est pas tant l’absence totale d’expérience dans le métier que j’ai envie de souligner, mais plutôt la difficulté avec laquelle Paolo fait passer les émotions de son personnage… justement parce qu’il n’est pas hyper expérimenté. De la même manière, le montage des épisodes étant ce qu’il est, on se rend assez vite compte que l’acteur est doublé en permanence dans ses scènes de combat… Même remarque pour Kristanna Loken (Painkiller Jane, Terminator: Rise of the Machines…) qui incarne la voleuse Tadja, et qui est également doublée en permanence et pas franchement très expressive hormis lorsqu’il s’agit de s’énerver. On pourrait aussi parler de Daniel Bernhardt (Matrix: Reloaded, Hunger Games: Catching Fire…), qui incarne à la perfection la tête à claques imbue d’elle-même qu’est Syro, un ancien garde (de quoi ? … on n’en saura jamais rien) mais qui a quand même le mérite de faire ses cascades lui-même.

Le véritable point d’intérêt du casting de Mortal Kombat: Conquest, c’est véritablement Jeffrey Meek, que l’on pouvait voir à l’époque dans le rôle titre de la série Raven, au côté de Lee Majors (the Fall guy, Six million dollar man…). Meek succède à Christophe Lambert (Mortal Kombat) et James Remar (Mortal Kombat: Annihilation) dans le rôle de Rayden, dieu du tonnerre et protecteur de la Terre. J’avais plutôt bien aimé Christophe Lambert dans le rôle du dieu espiègle, et avais assez mal supporté la manière dont James Remar avait fait de Rayden un gros balourd sans charisme et avec une perruque de cheveux blancs (puis une horrible coupe en brosse) dans le second film. Jeffrey Meek s’en sort haut la main et est très juste dans l’incarnation de ce personnage, avec cet espèce d’humour de merde dissimulé derrière certaines phrases que j’avais énormément apprécié avec Lambert et qui était tombé dans l’oubli dans le second film. Si on ajoute à ça le fait qu’en plus d’incarner correctement un pilier de la mythologie Mortal Kombat, il incarne également à la perfection – et de manière assez flippante – un autre personnage important… il y a de quoi conclure que la série repose essentiellement sur sa performance d’acteur. Et parce que la liste de ses talents ne s’arrête pas là, je me sens obligée d’ajouter qu’il n’a été doublé dans aucune des scènes de combat impliquant les deux personnages qu’il incarnait.

Annulation précoce

Avec plus de la moitié d’acteurs inexpérimentés / n’exprimant pas grand chose dans la peau des personnages principaux, il ne fallait pas s’attendre à ce que la longévité de la série soit exceptionnelle, surtout avec la débauche d’effets spéciaux d’assez mauvaise facture (même pour l’époque) qui abondaient dans les épisodes, ou avec ces interminables scènes de combat sur fond de musique techno. Beaucoup de défauts dans une unique phrase pour dire que l’annulation de la série à la fin de sa première saison faute d’audiences satisfaisantes était plus que prévisible. Les scénaristes avaient prévu à la base une histoire en deux saisons, et ont donc naturellement réussi à terminer la série de la manière la plus baclée et la plus incohérente qui soit. Sans trop spoiler: tout le monde est mort, youpi, la série est terminée ! – déjà à l’époque, cette tendance à buter tout le casting sous prétexte d’annulation de séries était absolument exaspérante…

Rating: ★★★☆☆
Avis: Il y a dans Mortal Kombat: Conquest pas mal de choses et de mauvais choix qui m’incitent généralement à lâcher une série en cours de route, après deux-trois épisodes ou avant même d’avoir commencé à la visionner, simplement parce que ces détails sont pour moi primordiaux. Le travail de création de personnages autour de l’ancêtre du héros des films est une excellente idée de base, mais cela ne tient pas lorsque ces personnages n’ont aucune épaisseur (je pense surtout à Syro, qui est un personnage assez chiant de base) et sont en plus incarnés par des acteurs qui ne semblent pas avoir idée de ce qu’on attend d’eux. Des détails passés à la trappe ou à peine remarqués à l’époque, mais qui m’ont rendu le visionnage de la série moins agréable que dans mes souvenirs… Malgré tout, je reste une très grande fan de cet univers et recommande la série non seulement aux fans de Mortal Kombat et à ceux qui comme moi ont grandi avec ces jeux et une manette de Super Nintendo entre les mains. Et bien sûr, aux curieux aussi !

Diplômée en Marketing / Communication et en Médiation culturelle, elle est Editrice Web et Geek à temps plein pour Britishg3eks comme dans la vie réelle. Rompue à l’exercice du reviewing et de la traduction dans le domaine du sports entertainment, passionnée de jeu de rôle et de street art, mauvaise guitariste et longboardeuse débutante, elle parcourt l'Europe et arpente villes et festivals un appareil photo à la main.

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