Review: the Assets

The Assets (c) ABC

The Assets (c) ABC
– annulée après seulement 2 épisodes (WTF ?!) –

Basé sur l’oeuvre Circle of Treason co-écrit par Sandy Grimes et Jeanne Vertefeuille, the Assets est une mini-série d’espionnage qui se présente davantage comme une série-documentaire (ou un documentaire-série – ne soyons pas sectaires) qui nous amène à suivre le quotidien des agents de la CIA chargés de traquer les vilains espions russes. La série a débuté le 2 janvier sur ABC. 

C’est donc sur autour d’une histoire basée sur des faits réels que s’articule la série, avec nécessairement beaucoup moins d’action qu’une super-production à gros budget où un sous-marin peut exploser toutes les trois secondes. The Assets au final, c’est peu d’action, peu d’effets spéciaux… et c’est surtout une histoire parfaitement crédible. Côté scénario, Andrew Chapman (TroieElysium…), Rudy Bednar (Final Witness, Boston Med…) et Morgan Hertzan showrunnent la série, on retrouve  également Jeff Thomas (Ringer, CSI: Manhattan, Person of Interest…) à la réalisation.

Chouette, une série avec des espions !

Deux agents de la CIA traquent l’un des plus célèbres traîtres de l’Histoire des Etats-Unis en 1985.

[ Allociné ]

Le thème a déjà été exploité assez généreusement en 2013 (the Americans, Tinker Taylor Soldier Spy… dont on vous reparlera un peu plus tard), et avec ces deux-là en tête, nombreux étaient ceux qui attendaient the Assets. Ou en fait non: peu de gens attendaient la série pour la simple et bonne raison que ABC n’a pas bougé le petit doigt pour en faire une promotion qui toucherait – allez, on vise large – un public plus important que les seuls techniciens et acteurs qui ont travaillé sur la série… Parce qu’en général, quand on produit une série c’est toujours mieux de lui assurer un minimum de promo. D’ailleurs pour appuyer mon propos, je n’ai trouvé AUCUN TRAILER de la série sur Youtube à mettre en preview en fin d’article… Si ça, c’est pas du sabotage avant lancement, je ne sais pas ce que c’est.

Cette petite parenthèse passée… j’adore les histoire d’espionnage. Et c’est avec un certain plaisir que je me suis attaquée à the Assets, malgré ses quelques défauts manifestes. Je pourrais jouer au petit jeu du « oui mais the Americans, c’était mieux », parce que beaucoup de choses ont été dites et écrites – pas toujours très intelligemment, d’ailleurs – à ce sujet mais je n’en ai pas envie, tout simplement parce que the Assets a sa propre dynamique et ne présente pas l’espionnage et la trahison sous le même angle. Ca serait comme comparer une voiture et un skate-board, ok les deux possèdent des roues… mais les autres critères sérieux de comparaison ne sont pas forcément pertinents.

La distribution comprend une majorité d’acteurs britanniques pour ses premiers rôles (Jodie Whitaker, Paul Rhys…) qui nous épargnent l’effet « patate chaude » de l’accent américain. J’ai vu True Detective récemment… et c’était tout bonnement insupportable linguistiquement parlant, mais je m’égare un peu. Tout ça pour en arriver à la conclusion que chacun habite son personnage et le fait vivre, qu’on y croit, et que ça ne surjoue absolument pas. Sauf peut-être Julian Ovenden, qui incarne le mari beaucoup trop compréhensif de Sandy Grimes (incarnée par Jody Whitaker). Ca serait vraiment mon seul reproche concernant le casting.

L’ambiance de la Guerre Froide est très bien reconstruite et on se retrouve immergé dans ce climat de suspicion où tout le monde ou presque pourrait être un espion à la solde des Russes. Même chose pour la reconstitution de l’Amérique des 70’s, c’est dans le ton aussi bien au niveau des costumes et accessoires que de la musique de fond.

Question(s) de point de vue

J’ai quand même eu un problème avec the Assets. Ca ne tient ni à l’histoire – enfin si, un peu – ni aux acteurs. L’épisode 1 s’ouvre sur Aldrich Ames (Paul Rhys) qui se rend à un rendez-vous avec un agent russe, puis qui finit par se rendre directement à l’ambassade Russe pour offrir des informations. Avec un tel début, je pensais clairement que c’est le point de vue d’Aldrich qui serait prédominant. Mais rapidement, on s’attache au personnage de Sandy Grimes, on la suit au travail, chez elle, on rencontre son mari, ses enfants… et on oublie le traître. Je n’ai pas compris les raisons de ce changement de point de vue, notamment parce que rester avec Aldrich nous permettait de voir une facette assez peu exploitée dans les oeuvres traitant de l’espionnage, mais surtout parce que les scènes du point de vue de Grimes sont à mon sens assez inutiles puisque bien souvent Aldrich a déjà deux coups d’avance sur elle… Et en fait, je me demande vraiment l’intérêt de nous amener à suivre un personnage qui en sait moins que nous.

Au revoir, the Assets

Aucun humour pourri de ma part. ABC a annoncé l’annulation de cette mini-série après seulement deux épisodes (sur huit) diffusés. En cause ? Les audiences très (trop) faibles avec quelque chose comme 0.7 en termes de parts de marché (épisode 1) et 0.6 (épisode 2), soit quelque chose comme 3 millions de téléspectateurs à chaque fois, ont amené la chaîne à arrêter les frais assez précocement.

Il faut dire aussi que sans mise en avant du programme avant lancement, il ne pouvait pas y avoir de miracles d’autant plus qu’une logique un peu étrange veut que l’on vende une série à travers ses premiers rôles… sauf lorsqu’il s’agit d’acteurs peu connus. Pour the Assets, manque de bol, aucun « grand nom »… mais beaucoup de bons acteurs. Oui, être un grand nom ne signifie pas avoir du talent (et vice-versa). Autre difficulté: the Assets étant basée sur un livre lui-même basé sur des faits réels (vous suivez toujours ?), ce n’est pas la division Entertainment d’ABC qui s’est chargée de la promotion de la série… mais la division News, qui a nettement moins de moyens et ne touche donc pas du tout le même genre de public ou un public aussi large.

On ne sait toujours pas ce qu’il adviendra des six épisodes restants mais ce qui est certain, c’est que j’aurais souhaité en voir davantage. Voir the Assets annulée aussi tôt m’amène à m’interroger sur la place réelle des créations et des séries un tant soit peu originales sur les grandes chaînes américaines. Parce que mettre aussi peu en avant une série tout en s’attendant à la voir attirer des foules… à part clairement signifier qu’elle n’a été et ne sera jamais qu’un bouche-trou de grilles de programmes en attendant le retour de Scandal (avec l’excellente Kerry Washington) ou de Grey’s Anatomy (que nous pourrons tous nous gaver le 27 février dans la joie la plus totale… OU PAS !), je ne vois pas quel autre message cela fait passer.

Rating: ★★☆☆☆
Avis: J’ai bien aimé the Assets malgré un montage un peu fouilli et un imbroglio permanent entre le présent et les scènes de flashbacks pas toujours bien délimitées. L’histoire est racontée de manière un peu skyzophrène, on ne sait pas très bien si on suit Aldrich (le traître) ou l’agent Grimes et ça, ça m’a posé un problème. Visuellement, la série est une réussite. Au niveau du rythme par contre, c’est un peu lent à se mettre en route, notamment dans le pilote. Si par miracle quelqu’un de chez ABC et francophone lisait ces lignes: les 6 épisodes restants à diffuser m’intéressent ! (c’est beau de rêver…)

Diplômée d’une Licence d’Espagnol, elle travaille actuellement dans pour une grande chaîne de magasins distribuant quantité de DVD à des prix ne défiant pas toute concurrence. Au fait des dernières nouveautés et de ce qui se vend le mieux dans son secteur, elle est également capable d’échanger pendant des heures pour peu qu’on la lance sur le sujet…

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