Review: Arrow « the Brave and the Bold »

Flash VS. Arrow (c) the CW - diffusé les 2 et 3 décembre sur la CW -

The Brave and the Bold (c) the CW
– diffusé le 3 décembre sur la CW –

Toutes les deux adaptées de comics publiés par DC Comics et adaptées pour la télévision par le trio Greg Berlanti (Green Lantern, the Tomorrow People…) – Marc Guggenheim (Law and Order, FlashForward…) – Andrew Kreisberg (Fringe, Warehouse 13…), Flash et Arrow sont deux séries mettant en scène deux héros désireux de mettre leurs talents au service de la justice pour rendre les rues plus sûres (et venger un drame personnel / familial aussi, mais chut). 

Arrow est tirée du comics Green Arrow, une série de comics créée en novembre 1941 par Mort Weisinger (Karate Kid, Nightwing, Aquaman…) et dessiné par George Papp (Congo Bill, Superboy…). Le comics autant que la série mettent en scène un Robin des Bois des temps modernes, millionnaire, semblable à Bruce Wayne / Batman sur bien des plans. Sans trop entrer dans les détails parce qu’on vous reparlera d’Arrow en détail assez rapidement, il s’agit de la première VRAIE apparition de Green Arrow à la télévision – j’essaie toujours d’oublier l’incarnation de ce personnage suffisant, bouffi d’orgeuil et au look de playboy pré-pubère version Justin Hartley (Passions, Revenge, the Young & the Restless…). Arrow a débuté en octobre 2012 sur la CW et sa troisième saison est en cours aux Etats-Unis (quand sur TF1, on diffuse très mal et très tard la première saison…). Côté audiences, Arrow fédère une moyenne de 2.79 millions de téléspectateurs par épisode.

Lorsque l’idée d’un crossover entre les deux séries a été glissée plus ou moins innocemment sur les réseaux sociaux par les scénaristes de la série, le web s’est littéralement embrasé… Il s’agit de la seconde partie du crossover entre les deux séries, qui avait commencé la veille dans the Flash[ Spoilers alert ! ]

Contrairement à the Flash, je suivais déjà Arrow assidûment depuis un moment – ou plus exactement, depuis que je me suis décidée à dépasser le stade du troisième épisode (il y a 2 mois, en fait…). J’ai ainsi pu apprécier en accéléré les débuts un peu clichés des personnages d’une série où chaque personnage était beau / riche / génial et assister épisode après épisode à une amélioration de l’écriture des intrigues, au développement des personnages et de leur psychologie, ainsi qu’à la mise en place d’intrigues un peu plus ambitieuses que celles des débuts de la série résumables à « Arrow botte les fesses du méchant de la semaine ». J’ai assisté aux premiers pas de Barry Allen (Grant Gustin) à Starling City, l’avais suivi jusqu’à Central City pour voir si la CW pouvait réussir à produire une seconde bonne série tirée de l’univers DC avant de laisser tomber face à une série certes agréable à regarder mais pas franchement originale pour deux sous et souffrant d’à peu près tous les défauts des débuts de Arrow (alors que les deux séries sont écrites par – grosso modo – les mêmes personnes)

On prend les mêmes et on la refait (dans l'autre sens)

« The Brave and the Bold », en plus d’être la seconde partie du crossover Flash / Arrow, c’est également un clin d’oeil au premier arc vraiment intéressant de la série amorcé par le scénariste Jack Kirby (Captain America, Thor, X-Men…) près de 10 ans après le début des aventures papier de Green Arrow. J’ai un peu regretté qu’il n’y ait pas eu de lien plus évident ou avec la première partie et que les deux morceaux de ce crossover aient été pensés comme un épisode de chaque série plus que comme un double épisode avec une intrigue suivie. La narration aurait gagné en richesse, les relations entre les personnages auraient pu être beaucoup plus développées, et on aurait également pu apprécier plus longuement l’évolution des deux héros et de leur entourage. Quelques petits liens entre les deux séries sont malgré tout visibles pour peu qu’on ne soit pas trop exigeants de ce côté-là.

On retrouve donc le Captain Boomerang – baptisé ainsi par Cisco (Carlos Valdes) parce qu’il utilise des boomerang acérés comme armes – apparu dans la première partie du crossover, et qui a trouvé super original (et fun) d’utiliser des boomerangs acérés pour se battre et tuer des gens. Grâce à l’échantillon ADN remis en main propre par l’équipe de Barry Allen (Grant Gustin), on découvre successivement qu’il faisait partie de Suicide Squad, l’unité de repris de justice conservés captifs par l’ARGUS et envoyés ponctuellement sur des missions où on ne souhaite pas envoyer des agents qui ont – sans doute – une famille et une vie (note: on estime alors d’entrée de jeu qu’un repris de justice n’a rien de tout ça, et on prend ce prétexte pour le faire exploser au nom de la Justice – *mode Homer Simpson on* USA ! USA ! *mode Homer Simpson off*), qu’il veut se venger d’ARGUS, et qu’il en a après Lyla (Audrey Marie Anderson), la petite-amie de Diggle (David Ramsey). Quelques éléments intéressants qui réussissent presque à nous faire oublier que le pitch est – là encore – un peu léger… mais malgré tout, la mayonnaise prend et on entre volontiers dans l’histoire.

L’univers bon enfant – et limite gamin – de the Flash débarque dans Arrow, et l’idée a de quoi faire grincer sévèrement des dents tant les univers et les ambiances des deux séries sont différents… Passé les premières minutes, force est de constater que le mélange fonctionne plutôt bien – et même mieux que le mélange de la veille dans « Flash VS. Arrow ». On se retrouve avec un équilibre à mi-chemin entre le stade post prise de LSD de Flash et l’ambiance pesante et fataliste d’Arrow… et cette bouffée d’oxygène a quelque chose de franchement appréciable !

Welcome to the Arrow-cave !

Welcome to the Arrow-cave !

Continuité (ou pas)

Bien sûr, les personnages transfuges de the Flash restent fidèles à eux-mêmes, donnent des petits noms aux méchants, s’émerveillent devant l’arsenal, l’ « Arrow Cave », trouvant tout drôlement cool… mais ils sortent néanmoins de leur monde de bisounours après avoir été confrontés à la réalité de Starling City, beaucoup plus dure, beaucoup plus dangereuse… précisément à l’image des méthodes employées par Oliver pour obtenir des informations. Tous – et surtout Barry – prennent ainsi conscience que le monde extérieur est dangereux, et que le danger ne peut pas toujours être combattu avec des phrases polies et des petites tapes derrière la tête. Leur prise de conscience se fait naturellement – violemment, certes – et apporte un peu de réalisme qui sera peut-être prise en compte dans la série d’origine de ces personnages. Pour l’instant et au regard du dernier épisode avant le mid-season break de the Flash ce n’était absolument pas le cas, un peu comme si ce crossover n’avait pas vraiment existé… Même chose pour Arrow, qui s’est conclu sur tout à fait autre chose en reprenant très peu d’éléments du crossover. Vraiment dommage dans les deux cas.

Le travail d’écriture fait autour du personnage d’Oliver doit – j’espère – réussir à faire évoluer le personnage. Malheureux et vraiment peu fier de ce qu’il est devenu et de ne pas avoir de vie en dehors de ses activités nocturnes consistant à botter les fesses (à coups de flèches) de tous les truands de la ville. Malgré sa jeunesse et sa relative inexpérience dans bien des domaines, Barry est une sorte de rayon de lumière dans la morne vie d’Oliver et lui renvoie en miroir le discours que lui avait fait son aîné dans le pilote de the Flash sur le fait d’avoir le pouvoir d’inspirer les gens. Il est également question d’humanité et de combat contre ses ténèbres personnelles, deux éléments récurrents de la troisième saison d’Arrow qui laissent présager d’un prochain voyage initiatique intérieur. Et ce n’est pas le cliffhanger à la fin de cette première moitié de saison 3 qui laissera entendre le contraire avec la mort symbolique du héros… (vivement la suite, d’ailleurs !)

J’ai également beaucoup la découverte par le tandem Cisco – Caitlin d’un monde plus hostile et de la réalité de Starling City; deux facteurs qui leur ont fait à la fois prendre conscience des dangers auxquels l’équipe d’Arrow est obligée de faire face, et de la presque nécessité pour ce dernier d’utiliser des méthodes musclées pour réussir à rétablir l’ordre et neutraliser les criminels. Mais là encore, je ne suis pas certaine que cette prise de conscience survive au crossover

Rating: ★★★★½
Avis: Cette seconde partie du crossover était qualitativement supérieure à la première partie, tant au niveau de la cohérence que de la qualité du scénario qui était nettement plus dense. Le super-vilain était plus approfondi et également mieux développé (même si on aurait pu l’exploiter davantage) et l’alchimie entre les deux héros était également appréciable, notamment au cours des quelques scènes de discussion à coeur ouvert. La touche d’humour apportée par les personnage de the Flash se mêlait parfaitement au ton plus sombre d’Arrow sans pour autant rendre cet épisode ridicule: l’esprit de départ de la série est là, mais avec une sorte de note d’espoir en plus.

Même si la première partie était clairement plus faible, l’ensemble était bien pensé et l’univers de chacune des deux séries a été respecté à la lettre. Elles en sortent chacune plus grandes, même si les éléments de continuité (au niveau de l’histoire et des prises de conscience) sont très peu nombreux une fois que chacune des séries reprend son cours. Mais c’était quand-même un putain de crossover !!

Diplômée en Marketing / Communication et en Médiation culturelle, elle est Editrice Web et Geek à temps plein pour Britishg3eks comme dans la vie réelle. Rompue à l’exercice du reviewing et de la traduction dans le domaine du sports entertainment, passionnée de jeu de rôle et de street art, mauvaise guitariste et longboardeuse débutante, elle parcourt l'Europe et arpente villes et festivals un appareil photo à la main.

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