Review: Walker Texas Ranger (1993 – 2001)

Walker Texas Ranger (c) CBS

Walker Texas Ranger (c) CBS
– diffusée entre 1993 et 2001 & à partir de 1994 en France –

Notre mois thématique « spécial vieilles séries » se poursuit avec la série Walker Texas Ranger, une série policière centrée sur une équipe de Rangers texans résolvant des crimes en tous genres. Créée par Christopher Canaan (Little Girl Lost: The Delimar Vera Story, Robinson Crusoé…), Leslie Grief (Spell-mageddon, Texas Rising…), Paul Haggis (Million Dollar Baby, Quantum of Solace…) et Albert S. Ruddy (Matilda, Cloud 9…), la série se compose de 10 saisons pour un total de 203 épisodes et a été diffusée entre septembre 1993 et mai 2001 sur CBS, puis à partir de 1994 en France sur TF1.

Ça ressemble à un bon gros western: un Stetson vissé sur la tête, un total look cow-boy et un gros colt à la ceinture… sauf que ça se passe de nos jours; ces cow-boys des temps modernes ont troqué leurs chevaux contre un 4×4 – forcément, ça va plus vite.

Une série de et avec Chuck Norris

Cordell Walker est un Ranger texan qui fait régner la loi. Il a la sagesse du natif américain qui l’a élevé, et sa maîtrise des arts martiaux lui permet d’avoir le dessus dans les combats.

[ Allociné ]

Le synopsis de base pour une série policière, avec la perspective de pas mal de bastons au fil des épisodes. Walker est un Ranger qui aime son métier et qui ne supporte pas que les malfrats restent impunis, d’où une certaine tendance à résoudre certaines enquêtes de manière un peu tirées par les cheveux scénaristiquement parlant. Les personnages masculins sont à peine étoffés, à l’exception de Walker, le héros de la série. De temps à autre, on nous balance vite fait des infos sur les personnages secondaires, mais ça, c’est entre deux scènes importantes avec Chuck Norris qui botte des culs à tour à la chaîne dans un bar de Dallas.

Walker comprend tout plus vite que les autres, est plus fort, se bat mieux, mais EN PLUS, Walker a Dieu de son côté parce que c’est un bon croyant (si c’était aussi facile… mais bref). Bref, Walker a toujours raison, et lorsqu’il malmène un peu un suspect, c’est forcément parce qu’il s’agit d’un voyou. Comprenez: personne n’en sait rien, mais tout le monde le laisse faire parce que WALKER SAIT TOUT !

Une série qui pue le racisme

Clarence Gyllard (Top Gun, Die Hard…) incarne son équipier Jimmy Trivette, que j’avais beaucoup aimé à l’époque pour son humour un peu pourri (à se demander si je ne m’en suis pas un peu inspiré inconsciemment… ^^) et sa passion des gadgets pas toujours utiles, mais aussi parce qu’il compensait un peu le côté « robot » de Walker, qui ne m’inspirait pas grand chose de positif. Après avoir revu la série, j’ai trouvé assez abusif que l’unique personnage Afro-américain récurrent passe souvent pour le guignol de service, un peu comme si au final il n’était là que pour dire « hey, ceci n’est pas une série écrite par des gros racistes du Sud, regardez, on a même un Noir au casting ! » et pour permettre aux scénaristes et producteurs de soulager leur conscience.

Si vous combinez ça au fait qu’on se moque souvent des Noirs (via Trivette, qui est un peu le bouc-émissaire de cette communauté) sans que cela ne choque ou que cela ne soit censuré et le fait que les « méchants » aient souvent tendance à être un peu bronzés, ou à ne pas être de confession protestante, le tableau est complet et Walker Texas Ranger n’est plus seulement une série bourrin un peu ringarde qu’on regarde pour se vider la tête, mais bien une espèce d’ode au racisme (mais aussi aux idées républicaines bien traditionnelles, à la peine de mort… – que des pensées positives on vous dit !). Les Rangers – à l’exception de Trivette – sont les gentils Blancs qui sauvent le monde et bottent les culs des terroristes, des latinos voleurs de voiture, des trafiquants d’armes africains… Je m’arrête là pour les exemples, mais très clairement le recul me fait considérer la série sous un tout autre angle pas franchement très favorable.

Des femmes bien caricaturales...

Comme beaucoup de séries à cette époque, Walker Texas Ranger présente un certain nombre de figures féminines assez cliché et véritablement très peu de personnages auxquels le public féminin pourrait éventuellement s’identifier. Durant les 7 premières saisons, l’unique personnage récurrent féminin est Alexandra Cahill (incarnée par Sheree J. Wilson, une habituée des rôles de femmes persécutées dans des téléfilms de mauvaise facture), substitut du Procureur, qui en dehors du jargon technique propre à sa fonction doit se contenter d’être amoureuse de Walker, de ne pas être amoureuse de Walker de manière trop évidente, d’être complètement gaga de Walker, de se marier avec Walker et d’être souvent mise en danger. Cette biche effarouchée est souvent très agaçante, et ce n’est clairement pas l’IMMONDE voix de potiche qu’on lui a collée en version française qui aide la pillule à passer davantage: Alex aurait pu être un personnage intéressant si on l’avait dotée d’une personnalité et d’une interprète à peu près convaincante… mais non. Elle se voit affublée de tous les clichés possibles, tantôt « femme faible » qu’il faut protéger, tantôt « épouse fidèle en admiration devant son mari », tantôt « biche effarouchée » ou blondasse… Bref, le personnage est une caricature de A à Z.

Pour voir un semblant de personnage féminin convenablement écrit, il faudra attendre l’arrivée au casting de Nia Peeples (Pretty Little LiarsLongmire…) en saison 7… donc après à peu près 160 épisodes à se gaver Alex-la-greluche. Si déjà à l’époque j’avais été soulagé de la voir débarquer, je l’ai encore été davantage en me remettant dans le bain pour cette review parce que clairement, voir un potentiel VRAI personnage arriver était une véritable satisfaction. Malgré tout… Sydney – le personnage incarné par Nia Peeples – est également un cliché à sa manière, puisqu’on nous met en présence d’une nana mignonne, un peu brute de décoffrage, capable de mettre n’importe quelle armoire à glace au tapis en 3 secondes. Un peu comme s’il ne pouvait y avoir de milieu entre une blondasse potiche et une nana qui se prend pour la petite soeur de Rambo…

Rating: ★☆☆☆☆

Avis: Si à l’époque j’aimais me poser devant Walker Texas Ranger et avaler cette dose de violence mêlée de morale chrétienne hautement embrigadante sans même le réaliser, je me rends compte avec le recul que la série véhicule à peu près toutes les valeurs auxquelles je suis profondément hostile. Qu’il s’agisse de la suprématie blanche qui justifie le racisme profond envers à peu près toutes les autres ethnies et confessions, l’apologie de la peine de mort, de la guerre et de la politique répulicaine des Bush – grands amis de la famille Norris – ou de l’utilisation de toute la violence possible contre des groupes soupçonnés de mener des activités illégales. A y réfléchir davantage, ces Rangers ont tout de la milice armée assez flippante qui agit soit-disant au nom de la loi, mais qui prend quand même pas mal de libertés (du genre, faire du kick-boxing sur toute personne qui résiste à un interrogatoire). Autant, je m’étais amusé à replonger dans the Crow 10 ans après, mais Walker me laisse un goût amer en bouche et je n’y toucherais plus de peur d’y trouver encore davantage d’éléments puants.

Diplômé en comptabilité, il passe ses journées le nez dans les chiffres et s’évade régulièrement de sa routine avec tout ce qui peut faire fonctionner son imagination. Nomade et très curieux, il est souvent là où on ne l’attend pas. Doté d’un humour assez particulier, il passe souvent pour le misogyne de service mais n’hésite jamais à se caler devant un film ou une série sentimentale pour passer un bon moment ou se vider la tête (parce que comme le disait Elya plus haut : ne pas réfléchir, ça fait du bien de temps en temps !). Il apprécie tout particulièrement the Walking Dead, Misfits, Stargate, Battlestar Galactica et Game of Thrones, mais aussi Star Trek, Fast&Furious, Star Wars, et d’une manière plus générale les films de Tarantino.

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