Review: Revolution « the Three Amigos »

Revolution (c) NBC

Revolution (c) NBC
Billy Burke (Miles), David Lyons (Monroe) et Eizabeth Mitchell (Rachel)

Revolution revient sur les écrans – c’est marrant, cette série a tellement connu de breaks que j’ai l’impression de passer mon temps à écrire qu’elle REVIENT sur les écrans… – avec « the Three Amigos », un épisode où il ne fallait surtout pas passer trop de temps à développer une histoire (ou à étoffer les personnages) donc en fait: Miles (Billy Burke), Monroe (David Lyons) et Rachel (Elizabeth Mitchell) partent à la recherche du fils de l’ex-leader badass  qui roulait des mécaniques pendant la première saison. Et parce que dans Revolution tout va très vite sans forcément toujours être très crédible: la fine équipe retrouve le gamin. Tout ça en un seul épisode. Ouais, parfaitement !

"Si si, j'te jure, j'suis content d'être là..."

« Si si, j’te jure, j’suis content d’être là… »

Ce que j’ai bien aimé dans cet épisode tournait presque essentiellement autour du personnage de Sebastian Monroe. Antagoniste principal de la saison précédente, responsable d’une quantité incroyable de morts à cause de ses ambitions démesurées de conquête des Etats-Unis, l’homme essaie de changer. Ce qui est souvent blasant dans les oeuvres de fiction, c’est que quand un antagoniste essaie de rentrer dans le droit chemin, tout le monde accepte ça et est instantanément persuadé que cette volonté de changement est réelle, alors que la logique voudrait que les gens aient des soupçons et se méfient très clairement jusqu’à obtenir des preuves de ce revirement. Dans Revolution et tout spécialement dans cet épisode, le nouvel alignement de Monroe est remis en cause par Rachel à un moment où il est question de l’aider à retrouver son fils. Amère et toujours méfiante, la jeune femme se permet de souligner l’ironie de la situation qui l’amène à aider Monroe à retrouver son fils alors que Monroe a tué le jeune fils de Rachel, Danny. J’ai été étonné qu’une réplique aussi importante ait été donnée à Rachel, principalement parce que le personnage est d’une vacuité sans fin depuis un certain nombre d’épisodes. Mais j’ai vraiment apprécié le fait que le doute demeure concernant Monroe et que tous ne l’acceptent pas trop facilement.

J’ai également beaucoup aimé ce retournement Etats-Unis / Mexique, avec le Mexique que l’on nous présente comme plus puissant économiquement que les Etats-Unis. La scène qui se passe à la frontière a quelque chose d’assez génial, notamment suite à l’arrivée des patrons d’exploitations agricoles venus pour recruter de la main d’oeuvre parmi les pauvres américains prêts à tout pour gagner un peu d’argent et passer la frontière pour vivre le mexican dream. Il fallait oser. Sans être le truc le plus original que j’ai vu dans la série, ça a quand même le mérite de sortir du lot et d’être bien relativement bien pensé. Je dis « relativement », parce que la seule ville mexicaine qu’on aperçoit a l’air un bled pourri rempli de maisons de passe, du coup ça tue complètement le côté mexican dream tel qu’on nous l’a vendu quelques minutes plus tôt.

J’en viens maintenant à ce qui m’a profondément ennuyé dans cet épisode. Après une saison et demie, j’ai enfin compris le véritable sujet de Revolution. Naïf ? Un peu lent ? J’accepte volontiers les deux qualificatifs. Mais entre nous, combien de spectateurs de cette série avait compris le fait qu’ absolument tout dans Revolution tournait autour de drames familiaux et non des pannes de courants, des nanites ou des luttes de pouvoir ? La révolution, elle est au sein du clan Matheson, elle est dans la fraternité entre Miles et Monroe, ou entre Gene (Stephen Collins) et son insipide fille Rachel. Sans oublier bien sûr Monroe / Connor (Mat Vairo), qui risque de prendre une belle place dans les épisodes restants.

"J'en ai ma claque, je me casse..."

« Je suis un acteur: SORTEZ-MOI DE LÀ ! »

Mais à aucun moment elle ne concerne le courant – du moins, celui-ci n’est jamais placé au premier plan.Parce que sur le papier, Revolution est une série de science-fiction et non un soap… Mais elle en reprend pourtant tous les codes connus, avec des épisodes centrés sur un personnage et ses états-d’âmes (Miles, Rachel, Charlie… un peu tout le monde en fait), des intrigues plus ou moins crédibles (les Illuminati, introduits en début de saison et dont on ne nous parle plus depuis un moment), des tirages de bourres entre les membres d’un même clan (trop d’exemples à citer), des histoires de fesses (Ben / Rachel / Miles, principalement), des rivalités en carton (Monroe et son fils), ou des femmes violentées par leurs maris (Neville et sa femme)… Tout est là. Et ce n’est pas cet enchevêtrement de liens négatifs basés sur la colère et la rancune qui me fera changer d’avis: à la manière des scénaristes d’un soap, les scénaristes de Revolution en rajoutent une nouvelle couche à chaque épisode, faisant inlassablement glisser et glisser et encore glisser une savonnette qui pue. Mais la science-fiction, celle que NBC nous avait promise dès le tout premier trailer, en fait je l’attends toujours. Et au final: je m’ennuie profondément depuis un moment…

J’en ai aussi vraiment marre de cette mode stupide qui consiste à faire de chaque personnage un badass qui du jour au lendemain décide de larguer le groupe et de se débrouiller tout seul. Rachel – qui est inutile – est passée en mode solo. Miles était solo au départ, a fait un effort sur la cohésion et l’esprit d’équipe, puis est redevenu solo. Charlie est passée en mode solo. Monroe a toujours été et restera solo. Et même… Aaron est passé en mode solo. Alors qu’on se le dise, j’aime beaucoup ce personnage et reste songeur devant toujours les possibilités de développement qu’il permet. Mais le faire passer en mode solo lui aussi, ça a juste été la goutte d’eau en trop dans un vase déjà bien trop plein: dans un monde où tout le monde est prêt à tout pour survivre, QUELLE PERSONNE en pleine possession de ses facultés intellectuelles choisirait de ne compter que sur lui-même et de s’isoler ? Très sérieusement: personne de sensé !

De la même manière, la recherche de Connor, le fils de Monroe, était un gros gag pour moi. L’oncle et la tante qui en avaient la garde son morts, personne n’a vu le gamin depuis un moment, donc les recherches paraissent difficiles… Et pendant que tout le monde s’alcoolise dans un bouge sordide, qui vient leur parler en roulant des mécaniques ? Allons, un petit effort d’imagination: les mêmes bouclettes, le même air arrogant… et BIM, Connor ! Oh bah alors, le Mexique est quand même VACHEMENT petit hein ! Trop prévisible et beaucoup trop facile.

Rating: ★☆☆☆☆
Avis: « Three Amigos » pour moi, c’était l’épisode de Revolution de trop. Fade, totalement insipide à tous points de vue, mais néanmoins divertissant. Ou du moins, on peut se poser devant et mettre son cerveau en pause ou faire une partie de Candy Crush Saga (chacun met son cerveau en pause comme il veut) et se contenter de regarder les images s’enchaîner sans risquer de perdre un fil conducteur à présent inexistant. Je suis persuadé qu’on peut également réussir à faire pareil avec les quatre épisodes pas encore diffusés… ou alors on peut décider d’arrêter les frais et de regarder une autre série. Et c’est précisément ce que je vais faire, parce que Revolution a véritablement gâché son potentiel en voulant jouer la montre en saison 2. Si la série n’est pas annulée après la fin de cette saison 2, cela relèvera du miracle… ou témoignera du mauvais goût des décideurs chez NBC.

Diplômé en comptabilité, il passe ses journées le nez dans les chiffres et s’évade régulièrement de sa routine avec tout ce qui peut faire fonctionner son imagination. Nomade et très curieux, il est souvent là où on ne l’attend pas. Doté d’un humour assez particulier, il passe souvent pour le misogyne de service mais n’hésite jamais à se caler devant un film ou une série sentimentale pour passer un bon moment ou se vider la tête (parce que comme le disait Elya plus haut : ne pas réfléchir, ça fait du bien de temps en temps !). Il apprécie tout particulièrement the Walking Dead, Misfits, Stargate, Battlestar Galactica et Game of Thrones, mais aussi Star Trek, Fast&Furious, Star Wars, et d’une manière plus générale les films de Tarantino.

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