Review: American Horror Story – Freak Show

American Horror Story (c) FX

American Horror Story (c) FX
– saison 4 en cours de diffusion depuis le 8 octobre 2014 –

Créée par Ryan Murphy (Glee, the Normal Heart…) et Brad Falchuk (Mutant X, Nip/Tuck…), American Horror Story est une anthologie d’épouvante qui nous amène à suivre différents personnages dans des aventures mêlant gore, cauchemardesque et émotion. La série a été diffusée pour la première fois aux Etats-Unis sur la chaîne FX en octobre 2011 et se compose de 4 saisons. La saison 4 est en cours de diffusion depuis le mois dernier et a réuni devant son pilote près de 6.13 millions de téléspectateurs.

A chaque saison, son histoire. American Horror Story nous embarque dans des récits à la fois poignants et cauchemardesques, mêlant la peur, le gore et le politiquement correct. De quoi vous confronter à vos plus grandes frayeurs !

[ Allociné ]

Après nous avoir emmenés dans une maison hantée, dans un asile psychiatrique tenue par une bonne sœur aussi sadique que dominatrice, et finalement dans un pensionnaire pour jeunes sorcières en mal de vivre, nous voici plongés dans un Freak Show des années 50. Et dans ce simple thème tout est dit, le décor se plante de lui même. Le Freak Show ? Une foire au monstre où, à l’époque, femme à barbe côtoyait contorsionniste. Où l’homme le plus fort du monde faisait face à une femme à deux têtes. Dans ce contexte de fin de foire aux monstres, Ryan Murphy nous entraîne dans un sillage qui risque de nous retenir pour 13 épisodes.

Voilà plusieurs mois que je scrute le net à la recherche de la moindre information; American Horror Story, ou la belle façon de se faire peur. Je me suis toujours demandé comment un même homme pouvait avoir deux univers aussi différents. Je n’ai toujours pas la réponse (schizophrénie peut être ?). Quoiqu’il en soit les informations passaient dans un premier temps au compte goûte. On parlait d’années 50, de guerre froide et autre armes nucléaires. Tout a été dit ou presque et un beau matin le couperet est tombé. Un Freak Show. Certains pourraient dire qu’il s’agit d’une facilité, placer la peur dans un milieu de monstres. Mais dès le pilote de cette saison 4, Ryan Murphy nous montre que nous avons tord de penser cela.

Si le titre dans son intégralité plante le décors « American Horror Story : Freak Show », le pilote sème des petits cailloux que l’on va suivre pour une saison. Et soudainement on comprend que Monsieur Murphy est un narrateur comme il y en a peu. Si la saison 3 avait été plutôt brouillonne point de vue narration (des flashbacks sanguinolants entrecoupant une réalité toute aussi étrange), celle ci a l’avantage de prendre le temps de nous présenter ce nouvel univers. Ainsi dès les premières images j’ai oublié le lieu où tout allait se jouer. La rencontre de cette jeune femme au visage et au discours sombres accompagne nos premiers pas. Ce que nous découvrons ? La véritable « nature » de cette femme, dont le corps se partage en deux (Bette et Dot sœurs siamoises magistralement interprétées par Sarah Paulson), puis au long de cet épisode c’est toute une galerie de personnages qui se dévoile lentement. De la femme la plus petite au monde à l’homme le plus fort. Aucun d’eux n’est complètement creusé. Ils sont tous esquissés.

Pourtant, la promesse de les découvrir et de les comprendre est grande. Mais déjà dans cette palette quelques couleurs détonnent: certains comme Elsa Mars (Jessica Lange, grande dame du cinéma, est ici la propriétaire allemande de cette foire aux monstres en mode survie) m’ont touchée. J’avoue avoir frôlé l’inquiétude et le doute lorsque toute vêtue de bleue et face à deux uniques spectateur la Grande Dame se met à chanter la culte Life On Mars de David Bowie. Mais sa voix et cette gestuelle si touchante donnent soudainement un tout autre sens à cette chanson. Le souvenir de la saison 2 (American Horror Story : Asylum) refait alors surface et face à cette mélancolie je me suis souvenue avec amusement d’une « The Name Song » remplie d’énergie et d’amusement. Et encore une fois, le résultat est le même, je m’incline face à Madame Lange.

Bien sûr, tout n’est pas rose dans ce pilote. Dans ce bestiaire étrange le clown, personnage horrifique et intriguant de cette saison, intrigue et dérange. Crasseux au possible, un clown passe à l’attaque, sortant de nulle part et réveillant une angoisse profonde et sourde. J’avoue ne pas revendiquer une peur des clowns, mais celui là m’a mise mal à l’aise. Pari tenu me direz-vous. Mais la cruauté dont il fait preuve et l’allure même de ce personnage m’inquiètent pour la suite de la série. Jouer sur un tel arc qui semble si indépendant du reste.. Je me demande vraiment où il nous entraîne… Et les images du teaser de la saison ne sont des plus rassurantes.

Dans la continuité de ce bestiaire, on trouve Evan Peters dans le rôle de « l’homme homard » (le personnage souffre en réalité de syndactylie, une malformation provocant l’accolement et la fusion de un ou plusieurs doigts ou orteils – c’était la minute scientifique de Bouclette) qui semble tout droit sortie d’une Amérique profonde et oubliée. Pour avoir vu les 3 premières saisons de American Horror Story,  je me demande pourquoi il s’est senti soudainement obligé de forcer autant le trait… Sortir de l’Amérique profonde des années 50 ne signifie pas forcément mâcher en permanence un chewing-gum, avoir des cheveux gominés et un accent traînant. Ce personnage pseudo-rebelle perd soudainement tout intérêt, devenant une caricature de lui même. J’ai alors juste espéré qu’Evan Peters allait sortir de ce rôle et se réveiller, et j’ose espérer que cela arrivera par la suite.

Là est tout le contraste de cette série. Capable de nous présenter des personnages aussi étranges que profonds, de nous effrayer et de nous laisser perplexes. Mais là encore ce n’est que le pilote, et j’ai bien souvent été surprise en cours de saison et jamais déçue par le final (j’espère que celui-ci ne fera pas exception à la règle). La route est pour l’heure juste tracée, esquissée, nous ne savons pas vraiment où nous allons. C’est là que tout se joue, devant cette série je me suis toujours demandé avec quelle peur les scénaristes allaient jouer. Une saison qui n’échappe pas à la règle. Mais qui je l’espère sincèrement ne se transformera pas en un dédale dont on perdra le fil…

Rating: ★★★★☆
Avis: American Horror Story est revenue pour une nouvelle saison pleine de promesses. De celle qui annonce une saison proche de la seconde qui était pour moi la meilleure. Quelques personnages ne sont pas encore entrés en scènes, mais au vue des images diffusées le reste à venir semble des plus prometteur. Et même si rien est vraiment clair (les enjeux, desseins et autres plans personnels) je sais que cette saison sera parmi les rares que je suivrai.

Éducatrice de jeunes enfants, le cinéma est pour elle une seconde nature, plus encore que les séries télés. Ce n'est pas compliqué, dans une autre vie, elle serait actrice et australienne, mais cela, ça ne reste qu'un rêve. En attendant c'est une adepte des répliques en tout genre issues de films et de séries parfois obscures, qu'elle dissémine au grès de ses envies et des moments (pour être honnête il s'agit plus d'une question d'inspiration.). Inconditionnelle de Doctor Who , Sherlock, The Big Bang Theroy, American Horror Story et Hannibal, ses goûts sont quelque peu éclectiques l'entraînent parfois vers d'étranges sillages lorsqu'il s'agit de films. Entendez par là The Fountain, X-men (et autres dérivés même si le résultat n'est pas toujours des plus heureux) The Constant Gardener, King Arthur et autres oeuvres de Woody Allen.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *